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Sur fond de crise politique, l'Etat d'urgence est décrété aux Maldives

Le président a suspendu les libertés publiques pour quinze jours pour protester contre la décision de la Cour suprême de faire sortir de prison des opposants politiques qui détiennent la majorité au Parlement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président des Maldives Abdulla Yameen a décrété l'état d'urgence pour une durée de 15 jours, lundi 5 février 2018. (REUTERS)

Arrestations d'opposants, fermeture du Parlement... La répression se durcit aux Maldives. Le président Abdulla Yameen a décrété l'état d'urgence pour une durée de 15 jours, a annoncé lundi 5 février, son adjoint. Cette décision vient renforcer les pouvoirs déjà très vastes des forces de sécurité pour arrêter et maintenir en détention des suspects, et intervient alors que la Cour suprême et le gouvernement sont dans un rapport de force tendu.

Le président des Maldives a en effet refusé de libérer des prisonniers politiques comme le lui ordonnait la Cour suprême, et a mis en garde contre toute tentative de destitution ou d'arrestation le concernant.

Crainte d'un revers de l'opposition

Jeudi, la Cour avait cassé les condamnations pour "terrorisme, corruption, détournement de fonds et trahison" en 2015 de neuf opposants, dont celle de l'ancien président Mohamed Nasheed, qui vit en exil au Royaume-Uni. Cette intervention de la Cour suprême représente un revers majeur pour le président Abdulla Yameen et ouvre la voie au retour sur le territoire et à une candidature à la présidentielle de son grand rival Nasheed, qu'il avait battu dans des circonstances controversées en 2013.

La Cour avait également ordonné jeudi la réintégration de douze députés démis de leurs mandats pour avoir fait défection du parti présidentiel. Cette décision permet théoriquement à l'opposition de retrouver la majorité absolue au Majlis, le parlement de l'archipel qui compte 85 sièges, et lui donnerait le pouvoir de renverser le gouvernement et le président.

La répression menée contre l'opposition par le président Yameen ces dernières années a terni l'image paradisiaque de ce petit archipel comptant un peu plus de 400 000 habitants, haut-lieu du tourisme de luxe. Abdulla Yameen avait déjà décrété un état d'urgence en novembre 2015, après une tentative d'assassinat présumée le visant.

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