"Black-out" et répit en Birmanie
"La poussière est loin d’être retombée", selon une source diplomatique britannique à Rangoun interrogée par l'AFP. Si l'intensité des manifestations est un peu descendue, "la plupart" des Birmans "ne pensent pas du tout que c’est fini". Après deux jours d’importants défilés à Rangoun les 24 et 25 septembre emmenés par des milliers de moines bouddhistes, les forces de sécurité sont entrées en action la semaine dernière, utilisant des moyens classiques anti-émeutes, arrêtant des centaines de manifestants, mais tirant aussi à balles réelles sur des civils, des réligieux et un cameraman japonais qui a été tué. Officiellement, le bilan serait de 13 morts. Un chiffre démenti par tous les diplomates en poste à Rangoun, qui s’accordent à dire que le nombre des victimes est plus élevé.
Samedi, l'envoyé spécial de l’ONU, Ibrahim Gambari est arrivé en Birmanie. Il a rencontré dimanche le leader de l'opposition Aung San Suu Kyi et doit être reçu par le chef de la junte au pouvoir, le général Than Shwe demain.
Les barricades de barbelés bloquant l'accès à la pagode Shwedagon, le temple bouddhiste le plus sacré du pays et un point de ralliement pour les manifestations de moines contre la junte militaire, ont été
enlevées, selon des témoins.
De son côté, Pékin mulktiplie les déclarations, exigeant de la junte qu’elle adopte des "méthodes pacifiques". Ces deux élements semblent avoir contribué à diminuer l’intensité et la visibilité de la répression, mais depuis la coupure de la principale liaison avec l’Internet vendredi, la Birmanie vit en huis clos, selon Reporters sans Frontières.
En huis clos et sous étroite surveillance : les rues de Rangoun et des principales villes du pays sont quadrillées par des policiers et des soldats qui ont reçu d’importants renforts de l’extérieur.
En dépit des violences de mercredi et jeudi, des milliers de personnes, en majorité des jeunes, ont encore manifesté vendredi à Rangoun et à Mandalay, la deuxième ville de Birmanie. Hier, ils n’étaient que quelques centaines à Rangoun. Les protestataires ont toutefois l’intention de "poursuivre" le mouvement, choisissant les lieux de rassemblement "avec précaution", même si depuis vendredi, les bonzes ne participent plus aux manifestations à Rangoun, par crainte de représailles.
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