Birmanie : la junte se mue en pouvoir civil, le "généralissime" sur le départ ?
La junte militaire birmane a transféré ses pouvoirs à un nouveau président, un civil : Thein Sein n’est autre que l’ex-Premier ministre, et un ancien général de l’armée birmane.
_ Un autre général, Min Aung Hlaing, a assisté à la cérémonie en tant que commandant-en-chef des armées, un poste occupé jusqu’alors par le "généralissime" Than Shwe, l’homme fort de la junte militaire. Signe du flou entretenu depuis plusieurs jours sur l’avenir de celui qui a dirigé le pays d’une main de fer.
Peu d’observateurs imaginent cependant qu’il va s’effacer de la scène politique.
Au totalitarisme d’un seul homme pourrait succéder un régime autoritaire dont le pouvoir serait réparti entre plusieurs mains, issues du parti politique créé par la junte, et l’armée. Le Conseil d’Etat pour la Paix et le Développement (nom officiel de la junte, ndlr) disparaît, il cède le pouvoir aux nouvelles institutions "civiles" issues de la Constitution de 2008 et des législatives de novembre dernier.
Ces législatives avaient abouti à une écrasante victoire du Parti de la solidarité et du développent de l’Union, la junte pouvant ainsi revendiquer sa mutation en régime civil, tout en conservant le contrôle du pouvoir.
Aung San Suu Kyi écartée du processus électoral
Ce matin, les symboles administratifs de la junte sortante ont commencé à être démontés dans tout le pays.
_ Mais les occidentaux dénoncent une mascarade destinée à légitimer les militaires qui se sont succédé au pouvoir dans le pays depuis près de 50 ans.
Quant au parti d’Aung San Suu Kyi (la célèbre opposante, prix Nobel de la paix), il n’a pas pu participer à ce simulacre de démarche démocratique. La Ligue nationale pour la Démocratie (LND) a été dissoute et totalement tenue à l’écart du processus électoral.
Gilles Halais, avec agences
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