La contestation se poursuit en Birmanie, près d'une semaine après le coup d'Etat militaire qui a renversé et assigné à résidence la cheffe du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi. Plusieurs dizaines de milliers de Birmans opposés au coup d'Etat ont de nouveau manifesté à Rangoun, la capitale économique du pays, dimanche 7 février.Les manifestants avaient prévu de se retrouver devant l'hôtel de ville, mais l'accès à la zone a été bloqué par des barricades. Plusieurs groupes ont défilé dans la ville, où des policiers anti-émeutes ont été déployés en nombre. Aucun affrontement n'a été rapporté à ce stade. Des contestataires brandissaient des pancartes : "Respectez notre vote", "libérez Mother Suu", en référence à Aung San Suu Kyi. D'autres agitaient des drapeaux aux couleurs de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), et faisaient le salut à trois doigts, un geste de résistance. Un autre rassemblement s'est également tenu à Mandalay, dans le centre du pays. Coupures d'internet et arrestationsMalgré les ordres de blocage d'internet et des réseaux sociaux par l'armée, le rassemblement de dimanche à Rangoun était retransmis en ligne sur Facebook. Les outils de communication restent cependant très perturbés : internet fonctionne seulement "à 14% de ses niveaux habituels" et "les coupures touchent l'ensemble du pays", a fait savoir l'ONG spécialisée Netblocks.Samedi, des dizaines de milliers de personnes avaient déjà manifesté dans plusieurs villes pour condamner le putsch du 1er février, qui a mis un terme à une fragile transition démocratique de dix ans. Les arrestations se poursuivent depuis ce coup d'Etat : plus de 160 personnes ont été interpellées, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques birmans, basée à Rangoun.