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Le Haut-Karabakh, objet de dispute entre Erevan et Bakou
Le Nagorny-Karabakh ou Haut-Karabakh est au cœur d'un conflit territorial qui oppose l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Ce dernier a connu un nouvel épisode sanglant dans la nuit du 1er au 2 avril 2016. Depuis la trêve de 1994, le moindre incident menace de mettre le feu au poudres.
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L'Azerbaïdjan a annoncé dimanche 3 avril 2016 qu'il cessait ses opérations contre les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh après deux jours de combats qui ont fait plusieurs dizaines de morts et suscitent l'inquiétude des grandes puissances. Mais les affrontements n'auraient pas cessé pour autant, selon les responsables arméniens et ceux du Haut-Karabakh.
La situation, toujours tendue malgré le cessez-le-feu conclu en 1994, se détériorait depuis plusieurs semaines et les deux camps s'imputent mutuellement la responsabilité de la reprise des affrontements, les plus graves depuis l'accord de trêve.
Peuplé à 80% d'Arméniens et revendiqué par l'Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh est géré par une administration fermement soutenue militairement et financièrement par l'Arménie depuis le conflit séparatiste de 1991, qui a fait 30.000 morts et des milliers de réfugiés. La Turquie, qui a de forts liens culturels et linguistiques avec l’Azerbaïdjan, est quant à elle un allié essentiel pour Bakou.
Réminiscence de l'ère soviétique
Enclavé par Staline dans les frontières de l’Azerbaïdjan, le Karabakh est au centre du conflit entre l'Arménie chrétienne et l'Azerbaïdjan, majoritairement musulmane et turcophone.
Le Nagorny-Karabakh ou Haut-Karabakh (Artsakh est le nom arménien du pays), jusque-là en territoire arménien, a été rattaché à la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan, avec le statut de région autonome, par une décision datée du 5 juillet 1921.
En février 1988, profitant de la chute de l'Union soviétique, cette dernière fait sécession et déclare son dépendance fin 1991. La guerre éclate alors entre Azerbaïdjanais et Arméniens du Nagorny-Karabakh. En 1993, les Arméniens récupèrent les villages contrôlés par les Azerbaïdjanais et s'emparent d'une «zone de sécurité» de 8.000 km², située entre le Nagorny-Karabakh et l'Arménie.
Le groupe de Minsk à la peine
Un cessez-le-feu est conclu à Bichkek, la capitale du Kirghizistan, après la victoire de la partie arménienne en mai 1994. Le statu quo prévaut depuis : aucun accord diplomatique n'a été encore trouvé.
Les négociations conduites sous les auspices du groupe de Minsk de Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), formé par la Russie, les Etats-Unis et la France (médiateurs du conflit depuis 1992), pour aboutir à un règlement permanent ont échoué.
Néanmoins, en novembre 2008, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont signé une déclaration appelant à un «règlement pacifique» du conflit. Mais les accrochages entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises sont fréquents. Bakou menace régulièrement de reprendre la région montagneuse par la force.
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