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Sous-marin argentin disparu : "L'oxygène devient le paramètre le plus important puisque son autonomie se compte en jours"

Pour le porte-parole de la Marine nationale française, Bertrand Dumoulin, si le sous-marin argentin porté disparu est posé sur le fond, "l'oxygène devient le paramètre le plus important, puisque l'autonomie d'un sous-marin se compte en jours."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le sous-marin argentin "San Juan" porté disparu depuis six jours avec 44 marins à son bord, le 18 novembre 2014. (HANDOUT / ARGENTINE NAVY)

Le sous-marin argentin porté disparu depuis six jours avec 44 marins à son bord "est peut-être à la dérive en surface et n'a pas été détecté en raison des très mauvaises conditions météo. [...] Il peut aussi être posé sur le fond en attendant les secours", a expliqué mardi 21 novembre sur franceinfo le capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, porte-parole de la Marine nationale et ancien commandant de sous-marin lanceur d’engins nucléaire (SNLE) français.

franceinfo : D'après votre expérience, qu'a-t-il pu arriver au sous-marin argentin ?

Bertrand Dumoulin : C'est très difficile de répondre. Le sous-marin est peut-être à la dérive en surface et n'a pas été détecté en raison des très mauvaises conditions météo : c'est l'hypothèse la plus optimiste. Il peut aussi être posé sur le fond en attendant les secours et il y a de nombreux moyens déployés dans la zone. 

Pour être repéré, le sous-marin émet un signal en actionnant sa balise, si elle fonctionne. Les sous-mariniers peuvent aussi utiliser un téléphone sous-marin qui émet une onde sonore sous l'eau ou tout simplement taper contre la coque.

Bertrand Dumoulin, porte-parole de la Marine Nationale

à franceinfo

Il y a des bateaux de secours qui patrouillent dans la zone et écoutent avec leurs sonars, cherchant le moindre signe de présence du sous-marin.

Comment un équipage peut-il tenir dans cette situation ?

Il faut pouvoir respirer, se nourrir, lutter contre le froid et bien sûr il faut tenir psychologiquement. On retrouve là les deux piliers du métier de sous-marinier : le sens de l'équipe, on fait tout ensemble en équipage, et le volet technique. On ne sait jamais à quoi on peut être confronté mais on essaie de se préparer au mieux, sur la préparation mentale notamment.

Après six jours de disparition, arrive-t-on à un moment charnière ?

Je ne connais pas les équipements de secours qu'a emporté le sous-marin. Mais si l'équipage est vivant et posé sur le fond, il faut que la coque soit intègre, qu'il n'y ait pas d'entrée d'eau. Si jamais c'est le cas, l'oxygène devient le paramètre le plus important, puisque l'autonomie d'un sous-marin se compte en jours.

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