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Pérou: l’élection de Donald Trump s'invite au sommet de l’APEC
La victoire inattendue de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine place la politique internationale au cœur des discussions du sommet de l’Apec au Pérou. Ce forum réunit, du 17 au 20 novembre 2016, les dirigeants de 21 Etats représentant près de 60% de l'économie mondiale et 40% de la population de la planète.
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Théoriquement, le forum de l’Apec (Organisation de coopération économique Asie-Pacifique) est censé aborder les questions de libre-échange dans la zone Asie-Pacifique. Mais la victoire électorale de Donald Trump, qui s'est présenté comme le candidat de l'anti-establishment, suscite des inquiétudes jusqu'à Lima où se tient le premier sommet mondial depuis le 8 novembre 2016.
Pendant sa campagne, le magnat de l'immobilier a pris pour cible, au nom du protectionnisme, l'accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (Alena, 1994) ainsi que le Partenariat transpacifique (TPP), la plus grande zone de libre-échange au monde.
L'avenir du TPP incertain
«La principale conséquence immédiate de l'élection de Donald Trump à la présidence américaine est qu'il est désormais peu probable que le TPP entre en vigueur», prédit Marcel Thieliant, analyste de Capital Economics. Signé en 2015 par 12 pays (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam), ce traité doit encore être ratifié par Washington pour être appliqué. Barack Obama en avait fait l'une des priorités de son mandat.
On peut s'attendre à «des changements imminents dans la politique commerciale américaine quand l'administration Trump prendra ses fonctions» le 20 janvier 2017, indique dans une note Rajiv Biswas, chef économiste pour l'Asie-Pacifique au cabinet IHS. Selon lui, «la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine pourrait remodeler significativement les relations économiques américaines avec l'Asie».
Les échanges internationaux menacés?
L'avenir même du libre-échange est «en jeu», estime Robert Lawrence, spécialiste du sujet à l'université américaine Harvard. Le monde ne risque pas seulement de perdre le leadership américain sur l'intégration économique, il risque de voir «les Etats-Unis venir chambouler les échanges internationaux», ajoute cet expert.
Un virage protectionniste de la première économie mondiale pourrait, selon M.Lawrence, freiner fortement le commerce et les investissements: «La politique commerciale de Trump risque de marquer une grande rupture s'il applique son programme.»
Un virage protectionniste de la première économie mondiale pourrait, selon M.Lawrence, freiner fortement le commerce et les investissements: «La politique commerciale de Trump risque de marquer une grande rupture s'il applique son programme.»
Le monde attend du sommet «une déclaration forte» pour défendre le libre-échange, prédit Eduardo Pedrosa, secrétaire général du Conseil de coopération économique du Pacifique. «Il n'y a pas de preuves flagrantes que le libre-échange soit responsable des pertes d'emplois dans certains pays, mais c'est la façon dont les gens le perçoivent et il faut faire avec», explique-t-il.
La Chine pousse ses traités commerciaux
La Chine pousse ses traités commerciaux
Exclu du TPP, Pékin devrait en profiter pour accroître son influence dans la région, en poussant ses propres traités commerciaux, notamment son projet de Zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP), qui vise à rassembler les 21 membres de l'Apec.
Pékin portera aussi le RCEP, projet d'accord de libre-échange entre l'Asean (Association des nations du sud-est asiatique), l'Australie ou encore la Chine, mais sans les Etats-Unis. «Le projet de RCEP est une possible alternative asiatique au TPP», note Marcel Thieliant, de Capital Economics. Plusieurs pays préviennent qu'en cas d'échec du TPP, d'autres accords commerciaux verront le jour. Aucun accord de libre-échange n'existe encore entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
«Outre les questions qui se posent sur l'impact d'une présidence Trump sur le commerce, toutes les voies non-américaines pour faire avancer le libre-échange seront explorées» à Lima, selon Deborah Elms, directrice exécutive de l'Asian Trade Centre à Singapour.
Pékin portera aussi le RCEP, projet d'accord de libre-échange entre l'Asean (Association des nations du sud-est asiatique), l'Australie ou encore la Chine, mais sans les Etats-Unis. «Le projet de RCEP est une possible alternative asiatique au TPP», note Marcel Thieliant, de Capital Economics. Plusieurs pays préviennent qu'en cas d'échec du TPP, d'autres accords commerciaux verront le jour. Aucun accord de libre-échange n'existe encore entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
«Outre les questions qui se posent sur l'impact d'une présidence Trump sur le commerce, toutes les voies non-américaines pour faire avancer le libre-échange seront explorées» à Lima, selon Deborah Elms, directrice exécutive de l'Asian Trade Centre à Singapour.
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