Si comme beaucoup, vous ne connaissiez pas Rick Santorum avant sa percée surprise dans les primaires républicaines mardi 3 janvier dans l'Iowa, vous avez peut-être tapé son nom dans Google. Mauvaise idée. Car le candidat traîne comme un boulet un léger problème de référencement : au côté de son site officiel RickSantorum.com (et souvent même devant) remonte un site affichant en page d'accueil une définition scatologique du mot "Santorum".Ames sensibles s'abstenir... Sur SpreadingSantorum.com, les internautes peuvent lire que le Santorum est "un mélange mousseux de lubrifiant et de matière fécale parfois produit lors d'un rapport anal". La définition, imaginaire, a été inventée de toutes pièces en 2003.A l'époque, Rick Santorum soulève l'indignation des gays et des progressistes en classant les pratiques homosexuelles aux côtés de l'inceste ou de la polygamie parmi les actes "amoraux" qui "sapent les fondements de la famille et de la société [américaine]". Ses propos, consignés par USA Today, scandalisent le chroniqueur américain Dan Savage, grand défenseur de la cause gay et amoureux de la provoc. Il lance en représailles un concours auprès de ses lecteurs : c'est à celui qui trouvera la meilleure définition argotique - de préférence vulgaire - au mot "Santorum".Un problème de référencement difficile à combattreLa définition gagnante est passée à la postérité grâce à un site internet spécialement créé pour l'occasion. Très relayé par la blogosphère, le site s'est hissé en tête des résultats Google sur la recherche "Santorum". Il y est resté depuis."C'est un problème inhabituel", commente pour le site progressiste Mother Jones Michael Fertik, PDG de ReputationDefender, une société spécialisée qui travaille sur la réputation en ligne de ses clients. Pour lui, ce référencement "dévastateur" sera très difficile à modifier, notamment parce que le site bénéficie de très nombreux liens pointant vers lui, beaucoup plus que n'en ont les sites officiels du candidat.Sans compter qu'après la victoire très médiatisée de Rick Santorum, Dan Savage explique à Mother Jones qu'il compte repasser à l'attaque. "J'ai fait une sorte de déni sur le fait qu'il se présentait à la présidence, mais maintenant je vais devoir lui envoyer mes singes volants [référence aux petits émissaires guerriers du film Le Magicien d'Oz]."