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Haïti : en finir avec les abattoirs moyenâgeux

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Dans le années 90, le gouvernement haïtien a fortement investi dans la construction de près d’une vingtaine d’abattoirs modernes pour répondre aux nouvelles normes d’hygiène et empêcher la contamination des animaux.

Des améliorations notables ont été apportées dans ce secteur : stérilisateurs, système de désinfection, inspection vétérinaire… Pourtant, de nombreuses critiques s’élèvent encore, car les normes de sécurité sanitaires sont loin d’être respectées dans certains sites de l’île, qui emploient encore des méthodes très archaïques d’abattage.
 
Les différentes administrations qui ont été responsables de ce dossier se renvoient la balle. Le Service national d’hygiène publique, une structure du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) explique n’être plus en charge de cette affaire qui appartient dorénavant au ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural.
 
«Le centre que nous avions disposé pour former les officiers sanitaires n’est plus et on n’a pas suffisamment d’agents à déployer sur tout le territoire… Quelque cent officiers sanitaires ont été formés notamment pour le contrôle des abattoirs, malheureusement, ces derniers ne sont plus en poste», précise le Dr Jocelyne Pierre Louis, directrice de promotion du MSPP.
 
Les conditions d’abattage et le contrôle sanitaire sont donc des enjeux cruciaux pour le pays. Les abattoirs créent de nombreux emplois, l’élevage et le commerce de la viande sont des secteurs de croissance non négligeables pour l’île, qui possède l’économie la plus pauvre des Caraïbes.
 
Eviter le danger que représente pour la santé humaine les abattoirs non conformes sera l’un des défis que le prochain gouvernement haïtien devra relever rapidement.
 
20 photos d’Andres Martinez Casares illustrent ce propos.

qui approvisionne le marché de la Croix des Bossales, un ancien marché aux esclaves qui fournit aujourd’hui la viande à toute la ville. (REUTERS / Andres Martinez Casares)
la terre est imbibée d’excréments et de sang. Une odeur nauséabonde de peaux brûlées flotte dans l’air. (REUTERS / Andres Martinez Casares)
20 minutes sont nécessaires pour peler entièrement la peau de l’animal. (REUTERS / Andres Martinez Casares)
un revêtement en dur sur le sol et sur les billots où sont débitées les bêtes est obligatoire pour éviter que sang et déchets n’infiltrent la terre.   (REUTERS / Andres Martinez Casares)
après avoir tondu la tête d’une chèvre, gratte son museau à l’aide d’un couteau puis la trempe dans une bassine d’eau chaude.   (REUTERS / Andres Martinez Casares)
Comme ce professionnel, des dizaines d’hommes dépècent ici des bêtes depuis des années dans un environnement insalubre. Pourtant, il n'a jamais envisagé une autre carrière. (REUTERS / Andres Martinez Casares)
travaille à l'abattage et au dépeçage des chèvres depuis 16 ans. Le risque de contamination des carcasses par les insectes n’est pas à écarter. (REUTERS / Andres Martinez Casares)
alors qu’il est conseillé d’utiliser du matériel en métal. Le sang est récupéré dans un seau par les enfants. Les chiens errants affamés tournent autour, prêts à bondir si un morceau de viande tombe au sol. (REUTERS / Andres Martinez Casares)
et les pieds coupés à l’aide d’un couteau de sabot aiguisé, la bête est transportée vers un entrepôt extérieur. (REUTERS / Andres Martinez Casares)
fait de murs et d’un toit de tôle. De simples bâches en plastique peuvent parfois aussi composer les autres bâtisses. (REUTERS / Andres Martinez Casares)
Elle devra payer deux dollars de plus pour que l’animal soit tué et un dollar pour faire transporter les cadavres dans une brouette. (REUTERS / Andres Martinez Casares)
changeant régulièrement de mains entre courtiers, acheteurs, intermédiaires, transporteurs et bouchers. (REUTERS / Andres Martinez Casares)

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