Des améliorations notables ont été apportées dans ce secteur : stérilisateurs, système de désinfection, inspection vétérinaire… Pourtant, de nombreuses critiques s’élèvent encore, car les normes de sécurité sanitaires sont loin d’être respectées dans certains sites de l’île, qui emploient encore des méthodes très archaïques d’abattage. Les différentes administrations qui ont été responsables de ce dossier se renvoient la balle. Le Service national d’hygiène publique, une structure du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) explique n’être plus en charge de cette affaire qui appartient dorénavant au ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural. «Le centre que nous avions disposé pour former les officiers sanitaires n’est plus et on n’a pas suffisamment d’agents à déployer sur tout le territoire… Quelque cent officiers sanitaires ont été formés notamment pour le contrôle des abattoirs, malheureusement, ces derniers ne sont plus en poste», précise le Dr Jocelyne Pierre Louis, directrice de promotion du MSPP. Les conditions d’abattage et le contrôle sanitaire sont donc des enjeux cruciaux pour le pays. Les abattoirs créent de nombreux emplois, l’élevage et le commerce de la viande sont des secteurs de croissance non négligeables pour l’île, qui possède l’économie la plus pauvre des Caraïbes. Eviter le danger que représente pour la santé humaine les abattoirs non conformes sera l’un des défis que le prochain gouvernement haïtien devra relever rapidement. 20 photos d’Andres Martinez Casares illustrent ce propos.