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Guatemala: les victimes de la dictature réclament justice

L'ancien président Efraïn Rios Montt sera de nouveau jugé pour génocide en janvier 2015. Les victimes et les associations souhaitent que ce procès permette enfin de tourner une page douloureuse du pays.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les Indiens Mayas célèbrent le 17e anniversaire de la paix civile, à Guatemala city, le 29 décembre 2013. (AFP/Johan Ordonez)

Au Guatemala, la mémoire des massacres est encore vive. Ici, personne n'a oublié la guerre civile ni les exactions du régime militaire du président Efraïn entre 1982 et 1983. Il avait été condamné à 80 ans de prison pour génocide et crimes de guerre le 20 mai 2013. Mais quelques jours plus tard, la Cour constitutionnelle avait annulé le jugement pour vice de forme et ordonné le renvoi de l'accusé devant la justice.

Ruajna Chavajay a vu sa famille exterminée. Ses espoirs de justice ont été brisés quand la cour constitutionnelle a annulé la condamnation. «Symboliquement, ce procès est très important. Malheureusement, il n'a pas été terminé. On ne met pas de point final à cette histoire. C'est très important que nos morts reposent en paix à travers ce procès», dit-il. Sous le régime de Efraïn Rios Montt, l'armée a massacré des Indiens mayas de l'ethnie Ixiles. Près de 1800 personnes sont mortes. Elles étaient accusées de soutenir la guérilla marxiste.

Les associations se battent depuis des années pour que justice soit faite. La date d'un nouveau proçès leur met un peu de baume au cœur. Mais les opposants à une nouvelle condamnation sont très nombreux au Guatemala. Ainsi, l'actuel président Molina nie toujours le fait qu'un génocide ait eu lieu.

Mais les négationnistes se heurtent à une dame de fer, Claudia Paz Y Paz, première femme procureur depuis 2010. Résolue, elle se bat pour le jugement de l'ancien dirigeant. «Pour les victimes, la possibilité d'être écoutées est fondamentale. Cela fait partie du processus de réparation. L'accès à la justice et à la vérité sont des droits fondamentaux», explique-t-elle.

La présidence de Rios Montt a été l'une des périodes les plus noires de la guerre civile. Une guerre qui a fait, selon l'ONU, 200.000 morts et disparus entre 1960 et 1996. Des associations guatémaltèques et étrangères, comme Amnesty International, ont dénoncé une date beaucoup trop tardive pour la réouverture du procès.

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