Equateur : des hommes armés font irruption en direct sur le plateau d'une télévision publique

Ils ont pris en otage mardi soir des journalistes et d'autres employés, selon les images diffusées en direct par la chaîne.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
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Temps de lecture : 1 min
Un hélicoptère de la police équatorienne survole les locaux de la chaîne de télévision TC, après que des hommes armés non identifiés ont fait irruption dans le studio de télévision d'État en direct, le 9 janvier 2024, à Guayaquil. (MARCOS PIN / AFP)

C'est le dernier et spectaculaire épisode d'une crise sécuritaire sans précédent en Equateur : des hommes armés ont fait irruption, mardi 9 janvier, sur le plateau d'une chaîne de télévision publique, TC Television, à Guayaquil (Equateur), prenant en otage des journalistes et d'autres employés, selon les images diffusées en direct par cette chaîne. "Ne tirez pas, s'il vous plaît, ne tirez pas !", crie une femme au milieu des coups de feu, tandis que les assaillants, munis de pistolets, fusils à pompe et certains de grenades artisanales, frappent et forcent les personnes terrorisées à se mettre au sol.

L'un d'entre eux est encagoulé, d'autres portent capuches et casquettes. D'autres encore ont le visage à découvert ou se filment avec leur téléphone portable. Plusieurs d'entre eux font avec leurs doigts les habituels signes de reconnaissance des bandes criminelles liées au narcotrafic, qui font régner la terreur en Equateur. "Ils sont entrés pour nous tuer, mon Dieu protégez-nous", a écrit un des journalistes à un correspondant de l'AFP, dans un message WhatsApp.

Le chef d'un cartel évadé

Au milieu des coups de feu, la diffusion de ces images surréalistes se poursuit en direct pendant de longues minutes, malgré l'extinction des lumières sur le plateau et la caméra qui se fige. Jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre aux cris de "Police, police". "Les unités de la police nationale (...) ont été alertées de cet acte criminel et sont déjà sur les lieux", a déclaré la police dans un message à la presse.

Le président de l'Equateur, Daniel Noboa, a déclaré son pays en état de "conflit armé interne" et ordonné la "neutralisation" des groupes criminels impliqués dans le narcotrafic, selon un décret rendu public mardi. Une grave crise sécuritaire a débuté dimanche avec la spectaculaire évasion d'Adolfo Macias, alias Fito, le chef des Choneros. Ce gang d'environ 8 000 hommes, selon les experts, devenu le principal acteur du trafic de drogue florissant en Equateur. Son évasion a été suivie de plusieurs mutineries et prises en otage de gardiens dans diverses prisons.

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