: Vidéo Complément d'enquête. El Chapo, sombre héros
Au Mexique, les narcotrafiquants ont pris le pouvoir. "Complément d'enquête" est parti sur les traces d'un baron de la drogue, roi de l'évasion et adulé par une partie de la population : Joaquin Guzman, dit "El Chapo".
"Complément d'enquête" au Mexique, sur les traces d'un baron de la drogue, roi de l'évasion et adulé par une partie de la population : Joaquin Guzman, dit "El Chapo". Le voyage d'Yvan Martinet commence à 1 000 km au nord-est de Mexico : Culiacan, son fief, capitale mondiale du narcotrafic. Aux portes de la ville, une route de terre : "le chemin de la mort"...
Le reportage retrace le parcours d'un paysan mexicain, cultivateur de marijuana petit par la taille − d'où son surnom de "El Chapo" − qui va devenir grand par la renommée et la fortune : la 701e mondiale... un chiffre que ses fans arborent sur des chapeaux à son effigie. Joaquin Archivaldo Guzman fonde le cartel de Sinaloa et en fait l'organisation criminelle la plus puissante du Mexique. En 1993, c'est le célèbre "épisode du cardinal", abattu par les hommes du cartel rival de Tijuana à l'aéroport de Guadalajara. Ils l'auraient confondu avec El Chapo...
Spécialité du roi de l'évasion : le tunnel
En 2001, première évasion rocambolesque, de la prison mexicaine de haute sécurité de Puente Grande... dans un panier de linge sale. Mais la grande spécialité d'El Chapo, ce sont les tunnels. A la prison d'Altiplano en 2015, alors qu'il fait mine d'utiliser ses sanitaires sous l'œil des caméras, il prend la fuite dans une galerie creusée par ses complices... sous sa douche. Dans sa propriété de Culiacan, la police venue l'arrêter en 2014 en découvre un... sous sa baignoire − mais pas trace d'El Chapo. Un long tunnel, ou plutôt un passage secret qui relie entre elles huit maisons lui appartenant, le long d'une rivière souterraine.
"El Chapo se fout du gouvernement, et les gens adorent ! Parce qu'ici, c'est le gouvernement qui se moque du peuple...", explique le journaliste Silber Meza. "Les narcos nous aident bien plus que le gouvernement", appuie Maribel, qui a grandi dans le même village que le seigneur de la cocaïne, Badiraguato. Ici, malgré la violence qui l'accompagne, El Chapo est un héros. On a compté plus d'un millier de Mexicains dans la rue pour lui dire gracias, après l'une de ses arrestations − même si les mauvaises langues prétendent qu'ils ont été payés 500 pesos (25 euros) par tête...
Un reportage d’Yvan Martinet,Yann Moine et Olivier Broutin, diffusé dans "Complément d'enquête. Drogue : la guerre perdue" le 9 juin 2016.
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