Des géologues pensent avoir trouvé un continent perdu au large du Brésil
Les géologues ont trouvé des blocs de granite évoquant une croûte continentale, à 1 500 km au large de Rio de Janeiro. De quoi réveiller les mythes de l'Atlantide... A tort ?
"Cela pourrait être l'Atlantide du Brésil", a lancé lundi 7 mai face à la presse Roberto Ventura Santos, directeur de la géologie des ressources minérales du Service géologique du Brésil (CPRM), en référence à l'île légendaire engloutie au fond des eaux des récits antiques. Lui et son équipe en sont "presque sûrs" : ils ont trouvé dans les profondeurs de l'Atlantique sud les traces d'un continent submergé et jusqu'ici inconnu.
Leur découverte ? Des blocs de granite, extrait du plancher océanique dans la région dénommée "Élévation du Rio Grande", une cordillère maritime en eaux brésiliennes et internationales, à 1 500 km des côtes de Rio de Janeiro. Un granit qui, précisément, est habituellement une roche considérée comme continentale.
Des conclusions controversées
Pour ces géologues, cette roche pourrait appartenir à un continent englouti lors de la séparation de l'Afrique et de l'Amérique du sud, il y a cent millions d'années, époque où s'est formé l'océan Atlantique. Selon Roberto Ventura Santos, une équipe de chercheurs du Brésil et du Japon a pu observer la formation géologique en avril, à bord d'un véhicule sous-marin de recherche océanographique japonais, le Shinkai 6 500. "A partir d'une analyse, on a commencé à voir que la région pouvait être un morceau du continent qui est resté perdu dans la mer pendant des millions d'années", a-t-il expliqué.
Reste que ses conclusions ne font pas l'unanimité. Interrogé par le National Geographic, le géologue Michael Wysession, de l'université de Washington, à Saint-Louis, explique que la découverte de granite ne prouve rien. "Il y a des morceaux de granite sur le plancher océanique qui datent d'il y a 800 millions d'années", et proviendraient de la fonte de glaces recouvrant à l'époque tout ou une grande partie de la surface terrestre, explique le scientifique. Lui ne croit pas à la découverte d'un nouveau continent dans des zones déjà très explorées. "Rien d'aussi gros ne peut être resté caché là-dessous", résume-t-il.
La théorie brésilienne a-t-elle du plomb dans l'aile ? "Nous devons renforcer notre hypothèse", a admis Roberto Ventura Santos. "Nous aurons la reconnaissance (scientifique) finale cette année quand nous aurons fait des forages dans la région pour trouver plus d'échantillons de ces roches."
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