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Belize : un temple maya démoli au Bulldozer

Au nord du Belize, près du Mexique, les ouvriers d’une entreprise de travaux publics n’y sont pas allés de main morte: ils ont en partie rasé une pyramide maya datant de 2.300 ans dont les débris sont destinés à remblayer une route.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Au nord du Belize, le 10 mai 2013, une pelleteuse devant une ruine archéologique du site maya Noh Mul, détruite pour en faire des gravats afin de réparer des routes. (Jules Vasquez / AFP )

Le passage des bulldozers aura été fatal à un édifice précolombien, haut de 30 mètres, qui faisait partie du centre cérémonial Noh Mul (Haute Colline) et dont il ne reste qu’un monticule de gravats. 

La destruction du site archéologique maya, situé à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Belize City, à proximité de la frontière avec le Mexique, a provoqué l’ «indignation» de la ministre du Tourisme et de la Culture locale, Tracy Panton. 

«Cette atteinte à l'héritage culturel bélizien et au patrimoine national est une ignorance impardonnable et reflète un dédain incompréhensible pour nos lois», a réagi la ministre sur une chaîne de télévision locale, Canal 7, qui promet une «enquête»

La destruction de Noh Mul a été constatée la semaine dernière. Répertorié et connu des archéologues, ce site était, selon eux, au IIIe siècle avant Jésus-Christ le centre d'un ensemble regroupant 40.000 Mayas.


Bien que ces ruines étant situées dans un champs de canne à sucre privatisé, selon la loi, toute ruine précolombienne est sous protection gouvernementale quel que soit son emplacement. 

L'entreprise mise en cause, D-Mar, appartient à Denny Grijal, candidat à la mairie de Belize City, qui nie toute responsabilité. Pour ces faits, elle encourt «une amende de 10.000 dollars», sanction que Mme Panton, juge «ridicule» car les dommages sont irréparables.

Ce n'est pas la première fois que des ruines sont détruites à la pelleteuse, dans un pays riche en sites souvent isolés dans la jungle et dépourvus de protection. «Malheureusement, la démolition pour fournir des matériaux de construction est un problème endémique», a déploré l'archéologue britannique Norman Hammond qui a travaillé sur le terrain dans les années 1980.

De son côté, le directeur de l'Institut national d'archéologie, Jaime Awe, le premier a avoir dénoncé les faits, a estimé «inimaginable que l'on puisse choisir un site culturel de cette importance comme carrière».


Erreur ou négligence, l'enquête le dira. En attendant, l'affaire fait grand bruit dans ce petit état d'Amérique centrale. 

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