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Argentine contre Royaume-Uni : une dispute publicitaire sur les Malouines

Le guerre des Malouines a cette fois lieu dans les médias et sur internet.

Article rédigé par franceinfo
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La présidente argentine Cristina Fernandez de Kirchner pendant l'anniversaire de 30 ans du conflit entre l'Argentine et le Royaune-Uni pour les îles Manaouines, à Ushaia (Argentine) le 2 avril 2012. (JUAN MABROMATA / AFP)

L’Argentine et le Royaume-Uni se disputent de nouveau les îles Malouines. Rien de nouveau, si ce n'est que, cette fois, c'est via les publicités publiées dans de grands quotidiens de deux côtés de l’Atlantique. Le petit archipel de l’Atlantique Sud est une source de tensions entre deux pays depuis leur affrontement militaire en 1982, qui s’était soldé par la mort de 649 Argentins et 255 Britanniques. Francetv info revient sur cette nouvelle polémique. 

Argentine : Kirchner souhaite rouvrir les négociations

C’est la présidente argentine qui a ravivé la dispute. Jeudi matin, une étrange publicité est apparue dans la presse britannique d’opposition, The Guardian (lien pdf en anglais) et The Independant. Adressée au Premier ministre David Cameron, signée Cristina Fernandez de Kirchner, une lettre ouverte réclame la souveraineté des Malaouines. “L’Argentine a été dépossédée de ses îles par la force du colonialisme britannique”, déclare-t-elle.

La présidente y invite le Royaume-Uni à rouvrir les négociations sur les îles s’appuyant sur une résolution de l’ONU de 1965 qui invitait les deux pays à trouver "une solution négociée". Une publication qui coïncide avec le 180e anniversaire de la prise par les Anglais de cet archipel de l'Atlantique Sud. 

Royaume-Uni : touche pas à nos îles

Le message est clair du côté britannique : ne touche pas à nos îles. Le ministère des affaires étrangères britannique a rejeté l’appel de Kirchner précisant que “il ne peut y avoir aucune négociation sur la souveraineté des îles 'Falkland' à moins que et jusqu'à ce que les habitants le désirent". Le Premier ministre britannique David Cameron a estimé (dans cette vidéo en anglais) que "l'avenir des îles” devrait être “déterminé par les habitants des îles eux-mêmes." 

Vendredi le 4 janvier, The Sun, le taboïd britannique en a rajouté une couche en publiant dans le quotidien Buenos Aires Herald (lien en anglais) une réponse à la lettre de Kirchner. "La souveraineté britannique sur les Malouines remonte à 1765, avant même l'existence de la République argentine. Ces îles n'ont jamais été gouvernées par la république d'Argentine, ni fait partie de son territoire souverain”, assure The Sun. Et de conclure avec “Hands off”, "Pas touche".  

 Et les Malouines dans tout ça?

D’après une infographie du Guardian, 58% des habitants de l’île se sentent Malouines et 29% Britanniques. “Nous ne sommes pas une colonie, notre relation au Royaume-Uni est un choix”, a assuré Brian Elsby, membre de leur Assemblée législative dans The Guardian.

Depuis deux jours, la dispute est présente également sur Twitter. D’un côté, le hashtag #Falkland (nom des îles en anglais), sous lequel de nombreuses partisans de "l'autodétermination” pro-britanniques s’expriment. Le compte @falklands_utd par exemple, qui affirme “Nous sommes les habitants des Malouines et nous en sommes fiers.” De l’autre, #Malvinas (nom des îles en espagnol) regroupe plutôt les internautes soutenant l'Argentine comme @CalamardodelSur qui affirme “forever Malvinas, never Falklands” ("Malvinas pour toujours, jamais Falklands").

Un référendum d’autodétermination doit avoir lieu les 10 et 11 mars dans l’archipel.

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