Impasse politique, manifestants tués, tirs à balle réelle... La situation au Zimbabwe se tend
Des violences opposent les forces de l’ordre et les partisans de l’opposition, alors que le pays attend la proclamation des résultats de l'élection présidentielle. Trois manifestants sont morts mercredi.
Déjà quatre jours que le Zimbabwe attend la proclamation des résultats officiels des premières élections depuis la chute de Robert Mugabe. Et l'attente ne se fait pas sans violence. Trois personnes ont été tuées dans le centre de la capitale Harare, mercredi 1er août, dans des affrontements entre forces de l’ordre et partisans de l’opposition.
Ces derniers accusent la commission électorale de fraudes après avoir annoncé le triomphe au parlement du président sortant, Emmerson Mnangagwa, et son mouvement la Zanu-PF. Sauf que le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), et son candidat Nelson Chamisa, revendique lui aussi la victoire.
Des barricades ont été érigées dans la ville. Des policiers anti-émeutes bloquent l'accès au siège du principal parti de l'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), tandis que des véhicules militaires patrouillaient en ville.
L'armée dans la rue
Le ministre de l'Intérieur, Obert Mpofu, a prévenu : son gouvernement "ne tolérera pas" la contestation de l'opposition dans la rue. De son côté, le porte-parole du MDC a condamné "la brutalité dont nous avons été victimes aujourd'hui sans aucune raison".
Aujourd'hui, nous avons vu le déploiement de chars et des tirs à balle réelle sans raison apparente.
le porte-parole du MDCà la presse
Avant de réaffirmer sa victoire sur Twitter : "Nous avons remporté le vote populaire et nous le défendrons".
"Calme et retenue"
"Profondément inquiets", les États-Unis demandent à l'armée de " faire preuve de retenue quand elle disperse les manifestants". Même réaction pour l'ancienne puissance coloniale britannique, qui appelle au "calme et à la retenue" et exhorte "les leaders politiques à assumer leurs responsabilités... à ce moment critique". De son côté, l'ONU presse le gouvernement et l'opposition à rejeter "toute forme de violence".
Sans majorité absolue au premier tour, les deux candidats s'affronteraient alors au second tour le 8 septembre.
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