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Un Netflix à l'africaine est-il en train de naître ?
Dans l'ombre du géant américain Netflix, des start-up africaines ou issues de la diaspora misent sur le dynamique cinéma «afro» pour lancer leurs propres plateformes de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) sur le continent.
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Temps de lecture : 4min
Un Sex and the City à l'africaine, ça vous parle ? C'est en tout cas la dernière exclusivité de la plateforme de VOD française Afrostream. La société se place sur le même créneau que Netflix avec sa série House Of Cards. Cette start-up locale a été créée par des afro-descendants qui ont senti l'opportunité de distribuer des films jusqu'ici vendus à la sauvette sur des DVD piratés, pour un dollar ou deux. Dès le 1er septembre, Afrostream va lancer sa formule à 6.99 euros par mois, avec un catalogue proposant une dizaine de séries inédites. Tonjé Bakang, l'un des co-fondateurs d'Afrostream, est convaincu que le succès passe par une forte différenciation pour se distinguer des grands acteurs mondiaux : «Aujourd'hui, toutes les plateformes de SVOD se ressemblent. Les contenus qu'elles proposent sont uniformes» explique-t-il.
Fondé en 2013 avec 60.000 euros "de fonds propres", Afrostream vise dans un premier temps le Sénégal et la Côte d'Ivoire, mais aussi les diasporas de France, Belgique, Suisse, et Luxembourg, espérant attirer 50.000 abonnés pour être rentable dès la première année.
«Même si le marché européen reste important pour nous avec 15 millions d'afro-descendants et 10 millions de fans de culture afro, on sait que le gros marché sera l'Afrique où il y a une classe moyenne de 300 millions d'individus», explique M. Bakang. Avant même son lancement, Afrostream a déjà séduit près de 2.000 abonnés et levé 220.000 euros. Passé par l'incubateur d'Orange, la jeune pousse a même intégré l'Y Combinator, l'un des accélérateurs de start-up les plus réputés de la Silicon Valley.
Mais la compétition est déjà féroce sur cette niche pleine de promesses. Pionnier depuis son lancement en 2010, le Nigérian iRokoTV est déjà bien implanté sur le continent. Tout comme le Kenyan BuniTV, avec un abonnement de 5 dollars par mois, ou encore le Sud-Africain Africa Magic Go, qui s'est lancé en 2014 à 8 dollars par mois. Ergonomie soignée et intuitive, catalogue avec la pochette du film et le pitch associé, ou encore lecteur vidéo dernier cri, ces nouvelles plateformes africaines n'ont rien à envier à leur consoeurs occidentales.
«C'est une bonne nouvelle! Plus il y aura d'acteurs, plus le marché va se structurer rapidement», espère M. Bakang, qui aspire à produire ses propres contenus «à l'image d'un HBO».
L'uniformisation des catalogues, principalement issus de Nollywood (mot-valise évoquant le Nigéria en tant que deuxième puissance cinématographique au monde depuis 2009, ndlr), risque toutefois de poser un problème d'offre pour satisfaire le public des 54 pays africains, à la culture et aux besoins différents. «Si quelques pays comme le Nigéria ont une vraie industrie de cinéma et de série, c'est loin d'être le cas partout», remarque Jean-Michel Huet, spécialiste des marchés émergents chez Bearing Point.
L'uniformisation des catalogues, principalement issus de Nollywood (mot-valise évoquant le Nigéria en tant que deuxième puissance cinématographique au monde depuis 2009, ndlr), risque toutefois de poser un problème d'offre pour satisfaire le public des 54 pays africains, à la culture et aux besoins différents. «Si quelques pays comme le Nigéria ont une vraie industrie de cinéma et de série, c'est loin d'être le cas partout», remarque Jean-Michel Huet, spécialiste des marchés émergents chez Bearing Point.
L'internet haut-débit n'est pas accessible à tous
Le nombre de smartphones en Afrique devrait doubler d'ici 2017 pour atteindre plus de 350 millions d'unités connectées. Mais la faible couverture de l'internet haut débit reste un gros frein pour son développement. Seules les utilisateurs vivant dans les grandes métropoles africaines peuvent regarder les vidéos en haute qualité (HD). De même, les abonnements sur internet sont surtout réservés à la diaspora mais pas encore accessibles à la classe moyenne vivant sur le continent africain. En cause, des moyens de paiment peu diversifiés.
Enfin, les mastodondes comme Netflix ou Canalplay (plateforme VOD de Canal+, ndlr) font de l'Afrique un de leurs priorités stratégiques pour 2016. Les plateformes telles que Africastream, Bunitv ou encore Inroko TV feront-elles le poids ? L'avenir le dira...
Enfin, les mastodondes comme Netflix ou Canalplay (plateforme VOD de Canal+, ndlr) font de l'Afrique un de leurs priorités stratégiques pour 2016. Les plateformes telles que Africastream, Bunitv ou encore Inroko TV feront-elles le poids ? L'avenir le dira...
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