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Un an de captivité pour les otages français du Niger

Il y a un an jour pour jour, un commando d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), enlevait sept personnes, dont cinq Français, sur le site d'extraction d'uranium géré par Areva à Arlit, au Niger. L'une des otages, Françoise Larribe, a été libérée, ainsi qu'un Malgache et un Togolais. Pour les autres, le ministre de la Défense Gérard Longuet, hier soir, a confirmé qu'ils étaient bien vivants, sans doute séparés, mais pas maltraités.
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Françoise Larribe n'est pas libre. C'est elle qui le dit à l'hebdomadaire protestant Réforme, à qui elle confie son témoignage. Tant que son mari, Daniel, est toujours otage d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), quelque part au Sahel. Elle se souvient de cette nuit, il y a un an, quand ils se sont brusquement levés en entendant des bruits de violence, l'irruption d'hommes armés de kalachnikovs dans la maison.

Puis ce sont les journées en plein Sahel, presque sans abri, par une température de 45 degrés. Les meilleures nuits: celles où l'on dort sur le sable. Les autres, sur des cailloux ou sur des plaques de granit. Mais par dessus tout, ils voulaient garder leur dignité.

Françoise Larribe a été relâchée le 24 février, avec un Togolais et un Malgache, qui travaillaient pour le sous-traitant d'Areva Satom. Quatre Français restent otage, quelque part dans la bande Sahelo-saharienne, où la fin de conflit en Libye provoque une montée de tension. Ils s'appellent Daniel Larribe, Thierry Dole, Marc Feret et Pierre Legrand.
_ Pour la première fois hier soir, à la sortie du Congrès international des victimes du terrorisme, un membre du gouvernement, Gérard Longuet, a confirmé qu'ils étaient bien vivants.

Leurs familles demandent “des initiatives efficaces”, mais elles refusent toute mobilisation et toute médiatisation. “Tous les services de l'Etat sont mobilisés depuis le premier jour et mettent tout en œuvre pour que nos compatriotes retrouvent la liberté”, a plaidé le ministère français des Affaires étrangères.

“Les négociations avancent”, assure un médiateur. Il n'est pas exclu qu'une partie des otages puissent être libérés dans un avenir proche. Mais les exigences officielles d'Aqmi restent identiques : retirer les troupes françaises d'Afghanistan, demande rejetée par Paris au départ, mais depuis, la France a annoncé le retrait d'un quart de ses soldats et Ben Laden a été tué.
_ Selon d'autres négociateurs et les autorités nigériennes, les ravisseurs demanderaient en outre 90 millions d'euros, ce que la France refuse également.

En attendant, un médiateur indique que les otages “se portent bien” : “Nous sommes en contact physique, téléphonique et par personnes interposées avec les ravisseurs”, expliquait un autre.

A Arlit, les salariés d'Areva ont repris le travail, avec une sécurité renforcée. Et la fuite des partisans de Kadhafi amène des éléments incontrôlés et des armes dans le secteur. Aujourd'hui, l'armée nigérienne n'a pas qu'Aqmi à surveiller. Ses moyens sont modestes, et le désert est grand.

Grégoire Lecalot, avec agences

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