Tunisie : quand les députés prient en mémoire d'une militante algérienne encore vivante
L'hommage est intervenu après l'annonce, erronée, du décès de Djamila Bouhired.
Tout est parti d'une bonne intention. Le Parlement tunisien a été plongé dans l'embarras, mardi 10 novembre, après avoir prié en séance plénière à la mémoire de la militante algérienne Djamila Bouhired. Cette dernière, une figure de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, est pourtant bien en vie.
Une députée du parti islamiste Ennahda a annoncé la mort de Djamila Bouhired en début de séance, mardi, révèle une vidéo relayée par des médias locaux. "S'il y a quelqu'un d'autre qui est mort, vous me le dites pour réciter la fatiha pour tout le monde", a déclaré le président de séance, tandis que les députés commencent à se lever pour rendre un hommage. La prière a alors été récitée dans l'hémicycle, comme il est d'usage pour rendre hommage à l'âme d'un défunt.
"Madame Zoghlami, tu as tué cette femme"
Quelques minutes plus tard, le président de séance est à nouveau intervenu, visiblement mécontent. "On vient d'être informé par l'ambassade algérienne qu'elle [Djamila Bouhired] est en vie. (...) Madame Zoghlami, tu as tué cette femme et nous avons lu la fatiha alors qu'elle est encore en vie ! s'est-il exclamé, d'après la bande sonore mise en ligne par la radio privée Jawhara FM. Vérifiez avant de nous demander de réciter la fatiha !"
La bourde du Parlement a suscité la colère de certains internautes, qui ont jugé cette erreur "scandaleuse". "La honte ! Des députés qui ne vérifient pas leurs sources !" a fustigé un autre internaute, cité par l'AFP. La rumeur de la mort de Djamila Bouhired circulait depuis quelques jours sur les réseaux sociaux.
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