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Tunisie : le président Kaïs Saïed réfute tout antisémitisme d'Etat après l'attaque de Djerba

Une fusillade a fait cinq morts mardi sur l'île de Djerba aux abords d'une synagogue, alors que de nombreux fidèles achevaient un pèlerinage juif.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des personnes en deuil assistent aux funérailles de l'une des victimes de la fusillade sur l'île tunisienne de Djerba, dans la ville de Netivot, dans le sud d'Israël, le 12 mai 2023. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Le président Kaïs Saïed a réfuté, vendredi 13 mai, toute allégation d'antisémitisme d'Etat en Tunisie, après une fusillade meurtrière perpétrée par un gendarme aux abords d'une synagogue sur l'île de Djerba. L'attaque a eu lieu mardi soir alors que des centaines de fidèles achevaient le pèlerinage juif annuel dans la synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d'Afrique.

Trois gendarmes et deux fidèles (un Israélo-Tunisien et un Franco-Tunisien) ont été tués par les tirs de l'assaillant, avant qu'il ne soit abattu par la police. Les autorités tunisiennes ont dénoncé une attaque "criminelle", mais se sont gardées de la qualifier de "terroriste" ou de lui conférer une dimension antisémite.

"Des lignes rouges"

En France, le Parquet national antiterroriste, compétent du fait de la nationalité française de l'une des victimes, a ouvert mercredi "une enquête du chef d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste". "Toujours, sans relâche, nous lutterons contre la haine antisémite", a pour sa part affirmé le président français Emmanuel Macron en condamnant cette attaque, dans un message publié sur Twitter.

Evoquant cette attaque lors d'une réunion avec plusieurs ministres, Kaïs Saïed a répété que la Tunisie "restera sûre malgré les tentatives désespérées visant à porter atteinte à sa stabilité", selon un communiqué de la présidence. Il a remercié les Etats qui ont "exprimé leur solidarité" avec son pays après l'attaque tout en rejetant "toute ingérence étrangère car la souveraineté de la Tunisie et de son peuple sont des lignes rouges qui ne peuvent être dépassées".

Il a aussi "exprimé son étonnement devant les réactions comportant des accusations d'antisémitisme contre la Tunisie", sans préciser à quoi il faisait allusion. A l'appui de ses dires, il a énuméré des textes de loi garantissant la liberté de culte et les droits des minorités, notamment juive, en Tunisie. Le pèlerinage de la Ghriba est au cœur des traditions des Tunisiens de confession juive, qui ne sont plus que 1 500, contre 100  000 avant l'indépendance en 1956.

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