Tunisie : deux rappeurs condamnés à de la prison ferme
Ils affirment qu'ils n'avaient même pas été avertis de la tenue de leur procès. Ils écopent de 21 mois de détention en raison de leurs textes, jugés offensants pour la police.
Ils assurent qu'ils n'avaient même pas été convoqués. Les rappeurs tunisiens Weld El 15 (Ala Yaacoubi) et Klay BBJ (Ahmed Ben Ahmed) ont été condamnés à 21 mois de prison pour les paroles d'une chanson, selon leur avocat, lundi 1er septembre.
Mais selon lui, ils n'avaient pas été prévenus du procès, ni informés de leur inculpation pour outrage à des fonctionnaires, atteinte aux bonnes mœurs et diffamation. "Ce procès a eu lieu sans que nous ayons reçu de convocation (...), je vais parler à mes clients pour faire opposition à ce jugement mais cette peine de prison ferme montre que l'acharnement contre la liberté artistique, la liberté d'expression, continue", a déclaré l'avocat, Ghazi Mrabet. Pourtant, les deux musiciens peuvent être incarcérés à tout moment.
L'avocat, qui dénonce des vices de procédures grossiers, a été informé vendredi par des médias citant des sources judiciaires de la condamnation de ses clients. Mais il a dû attendre lundi pour en avoir la confirmation auprès du tribunal de Hammamet. Les deux musiciens, dont Weld El 15, déjà condamné début juillet pour une chanson insultant la police, avaient été interpellés la nuit du 22 août à l'issue d'un concert à Hammamet, une station balnéaire à 60 km de Tunis prisée des touristes étrangers. Les policiers estimaient que leurs textes avaient été offensants envers des fonctionnaires, un délit passible de prison en Tunisie. Lors de l'interpellation, Weld El 15 a été violemment battu par les policiers avant d'être relâché, selon Me Mrabet, qui dit disposer d'un certificat médical attestant d'une incapacité de travail de seize jours.
Voici deux clips de ces rappeurs :
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