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Tunisie : au moins 29 migrants morts noyés dans plusieurs naufrages au large du pays

Depuis le violent discours du président Kaïs Saïed sur l'immigration, fin février, plusieurs dizaines de migrants sont morts dans une série de naufrages et d'autres sont portés disparus.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bateau de migrants au large de la Tunisie, le 29 mai 2021. (MOHAMED KRIT / NURPHOTO / AFP)

Au moins 29 migrants de pays d'Afrique sub-subsaharienne sont morts noyés dans le naufrage de plusieurs embarcations au large de la Tunisie, ont annoncé les garde-côtes dimanche 26 mars. Vingt-neuf corps ont été retrouvés et les garde-côtes ont "secouru onze migrants illégaux de plusieurs nationalités africaines après le naufrage de leurs embarcations" au large de la côte du centre-est de la Tunisie, selon un communiqué qui fait état de trois naufrages distincts.

Un chalutier tunisien a récupéré 19 corps après le naufrage d'une embarcation à 58 kilomètres au large. Une patrouille des garde-côtes a retrouvé huit corps au large de la ville côtière de Mahdia (côte est du pays) et secouru 11 migrants dont l'embarcation qui se dirigeait vers l'Italie a chaviré, tandis que des chalutiers ont récupéré deux autres corps. 

Plusieurs dizaines de morts en février 

Plusieurs dizaines de migrants sont morts dans une série de naufrages et d'autres sont portés disparus depuis le violent discours, le 21 février, du président Kaïs Saïed sur l'immigration clandestine. Après ce discours, un bon nombre des 21 000 ressortissants d'Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu leur travail, généralement informel, du jour au lendemain, mais également leur logement, du fait de la campagne contre les clandestins.

>> "C'est une explosion de haine" : comment la Tunisie s'embrase autour de l'immigration subsaharienne après les propos du président Kaïs Saïed

La plupart des migrants africains arrivent en Tunisie pour tenter ensuite d'immigrer clandestinement par la mer vers l'Europe, certaines portions du littoral tunisien se trouvant à moins de 150 kilomètres de l'île italienne de Lampedusa. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait averti le 20 mars que la situation en Tunisie était "très dangereuse", évoquant même un risque d'"effondrement" de l'Etat, susceptible de provoquer des flux migratoires vers l'Union européenne. Tunis avait rejeté cette analyse, la qualifiant de "disproportionnée".

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