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Togo : le président Faure Gnassingbé proclamé officiellement réélu pour un quatrième mandat

La Cour constitutionnelle togolaise a rejetté le recours d'un opposant qui conteste "un scrutin entaché de graves irrégularités"

Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président togolais, Faure Gnassingbé, à Pretoria le 25 mai 2019. Arrivé au pouvoir en 2005, il a été réélu à quatre reprises lors de scrutins contestés par l'opposition. (MICHELE SPATARI / AFP)

Avec un score fleuve de 70,78% confirmé officiellement par la Cour constitutionnelle, Faure Gnassingbé n’aura donc pas besoin d’un deuxième tour pour garder le fauteuil qu’il occupe depuis 15 ans. Son principal adversaire et ancien Premier ministre, l’opposant Agbéyomé Kodjo, n’a obtenu que 19,46% des suffrages exprimés. Dès l’annonce des résultats provisoires, il avait contesté un scrutin "entaché de graves irrégularités".

Dans son recours déposé devant la Cour constitutionnelle, qui l’a annulé "pour défaut de preuves", l’opposant dénonçait notamment des bourrages d’urnes, l’usage abusif des bulletins pré-votés et la falsification des résultats. Après la proclamation officielle de la victoire du président sortant, il continue de réclamer sa victoire.

Je conteste de toutes mes forces ces résultats. Je considère que je suis le vainqueur légitime de cette élection. Je continuerai à réclamer ma victoire

Agbéyomé Kodjo, opposant togolais

à l'AFP

Le candidat malheureux Agbéyomé Kodjo n’est pas le seul à contester la réélection du président Faure Gnassingbé. Dans un communiqué, la conférence épiscopale du Togo a vivement dénoncé "le manque de transparence et d’équité" de l’élection présidentielle du 22 février 2020.

"On a refusé l’accréditation à l’Eglise catholique qui voulait observer ces élections. De même, deux organisations de la société civile se sont vu retirer leurs accréditions par le gouvernement. C’est un signe qui n’offre pas des garanties de confiance en la crédibilité et la sincérité des résultats des votes", déplore le père Pierre Marie-Chanel Affognon, directeur national de l’enseignement catholique au micro de la BBC.

"Des résultats totalement fantaisistes"

C’est tout simplement invraisemblable, s’insurge l’opposant Kofi Yamgnane, ancien candidat à la présidence togolaise. Il affirme que tous les résultats et les chiffres sortis de ce scrutin sont totalement fantaisistes et qu’ils insultent le peuple togolais.

Au Togo, les gens vont voter, mais la vérité des urnes ne sort jamais

Kofi Yamgnane, opposant togolais

à RFI

Le candidat malheureux Gabriel Agbéyomé Kodjo a appelé la population togolaise à se mobiliser pour dénoncer les résultats de ce scrutin. Ses appels sont restés jusqu’à présent lettre morte. L’opposant Kofi Yamgnane l’explique par une certaine résignation de la part de ses compatriotes "fatigués et traumatisés" par plusieurs années de violences. Il rappelle que la répression qui a éclaté en 2005 après le décès de l’ancien président, le général Eyadema dont le règne a duré 38 ans, s’était soldée par plus de 1000 morts. Depuis 15 ans, le fils de ce dernier, qui a pris la relève, a été réélu à quatre reprises lors de scrutins qui ont été tous contestés par l’opposition.

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