Mort d'Idriss Déby : "Il y a matière à inquiétude pour la France, pour les Tchadiens et pour les pays voisins", estime Vincent Hugeux
Selon le journaliste spécialiste de l'Afrique, la transition militaire mise en place pour une durée de 18 mois au Tchad peut faire craindre à terme "l'instauration d'un régime autocratique".
Le communiqué de la France après la mort du président tchadien Idriss Déby témoigne de "l'intensité des craintes et des inquiétudes de de Paris", a estimé sur franceinfo, mardi 20 avril, Vincent Hugeux, journaliste, essayiste et auteur de Tyrans d'Afrique, les mystères du despotisme post colonial.
Le risque d'"un régime autocratique"
Lorsque l'Elysée dit que "la France exprime son ferme attachement à la stabilité et à l'intégrité territoriale", c'est un "message à peine subliminal pour quiconque voudrait s'engager dans une aventure préjudiciable à l'unité nationale".
Dans la référence à la transition militaire mise en place pour une durée de 18 mois, explique Vincent Hugeux, "on perçoit aussi une forme d'inquiétude, car on sait très bien que ce genre d'engagement ne convainc que ceux qui veulent bien y croire et qu'on a vu très souvent en Afrique, des transitions supposées limitées dans le temps, supposées aboutir à un processus électoral ouvert, peuvent en réalité tourner à l'instauration d'un régime autocratique".
"Je crois qu'effectivement, il y a matière à inquiétude pour la France, pour les Tchadiens et pour les pays voisins"
Vincent Hugeuxà franceinfo
Selon le journaliste, le Tchad "apparaissait, à tort ou à raison, comme une sorte d'îlot de stabilité dans un océan incertain, entouré par des pays aussi friables, aussi fragiles que la République centrafricaine d'un côté, la Libye de l'autre, etc. Et si vous avez un pivot supposé ancrer une certaine forme de continuité et de prévisibilité qui flanche, il y a matière à s'inquiéter, surtout quand le pivot en question joue un rôle à ce point central dans le combat contre le jihadisme."
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