Soudan : après la destitution d'Omar el-Béchir, des milliers de manifestants devant le QG de l'armée malgré le début du couvre-feu
Le président Omar el-Béchir, qui dirigeait le Soudan d'une main de fer depuis 30 ans, a été renversé jeudi par un coup d'Etat de l'armée, dans le sillage d'un soulèvement populaire.
Des milliers de manifestants se sont rassemblés, dans la soirée du jeudi 11 avril, à Khartoum (Soudan) devant le siège de l'armée, malgré un couvre-feu imposé pour un mois de 22 heures à 2 heures du matin (heures locales) GMT à la suite de la destitution du président Omar el-Béchir.
"Paix, justice, liberté", ont scandé les contestataires qui entament leur sixième nuit consécutive devant le QG de l'armée. Celle-ci les a enjoints en début de soirée à respecter le couvre-feu, faisant planer des risques de violence.
Un "conseil militaire de transition" pour deux ans
Dans la soirée, le ministre de la Défense, Awad Ahmed Benawf, a été nommé jeudi à la tête du Conseil militaire de transition qui doit gérer le pays pour deux ans, remplaçant Omar el-Béchir, a rapporté la télévision d'Etat. Le chef d'état-major de l'armée, le général Kamal Abdelmarouf, a été nommé adjoint de ce Conseil, selon la télévision qui a diffusé des images des deux hauts gradés en train de prêter serment.
"Les gens ne veulent pas d'un conseil militaire de transition" mais "un conseil civil" a déclaré dans un tweet Alaa Salah, l'étudiante devenue "l'icône" du mouvement.
The people do not want a transitional military council. Change will not happen with Bashir’s entire regime hoodwinking Sudanese civilians through a military coup. We want a civilian council to head the transition. #Sudan
— Alaa Salah (@iAlaaSalah) 11 avril 2019
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l'Union européenne (UE), ont exhorté les militaires à intégrer les civils pour cette transition.
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