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Nigeria : Lagos rase ses bidonvilles pour loger les classes moyennes
Publié le 22/05/2018 09:41
On le surnomme la «Venise d’Afrique», même si l’unique point commun avec la Sérénissime se limite à la présence de l’eau. Makoko est un immense bidonville flottant de 250.000 âmes. Comme cet univers peu ragoûtant n’est plus à la hauteur des ambitions du Nigeria, les autorités détruisent les habitations de fortune.
Gondolier à Lagos Au 19e siécle, c’est un village de pêcheurs qui s’installe sur le front de mer de la lagune, aux portes de la ville de Lagos. Au fil du temps arrivent des ramasseurs de sable en eau profonde, des travailleurs du bois.
Au 19e siécle, c’est un village de pêcheurs qui s’installe sur le front de mer de la lagune, aux portes de la ville de Lagos. Au fil du temps arrivent des ramasseurs de sable en eau profonde, des travailleurs du bois. (AFP/Stephan Heunis)
Mais petit à petit, l’espace manque, et la vie s’étend sur l’eau. Elle s’organise dans des baraques improbables, des radeaux qui parfois accueillent une église ou une clinique. (AFP/Stephan Heunis)
On estime que 250.000 personnes vivent dans ce cloaque, sans eau potable ni sanitaires. Mais aujourd’hui, le problème des habitants ne réside pas dans le manque d’hygiène. (AFP/Stephan Heunis)
Car ce monde parallèle ne cesse de s'étendre. Makoko est le bidonville le plus connu. On peut citer aussi Otobo Gbame, Banga et Ebute Metta. Une agglomération de 300.000 habitants. (AFP/Stephan Heunis)
Mais la péninsule de Lekki, où se situe le bidonville, est devenue la nouvelle zone à urbaniser de Lagos. Chaque année, elle se gonfle de 72.000 habitants de plus. Les pauvres n’ont plus leur place près de ces résidences luxueuses. (AFP)
En 2016, le gouverneur de l’Etat de Lagos a décidé de faire évacuer tout l’habitat illégal du front de mer de Lagos. Le bidonville d'Otodo Gbame est en première ligne. (AFP/Stephan Heunis)
En quelques mois, 30.000 personnes ont perdu leur maison. Les bulldozers ont rasé les baraques, les transformant en tas de bois et de tôles. Au moins trois personnes sont mortes dans l’opération.
(AFP/Stephan Heunis)
Mardi 15 mai 2018, la population a manifesté pour réclamer des indemnités ou un logement qu’avaient promis les autorités pour compenser la destruction du bidonville. Mais très peu peuvent prouver leurs droits, faute de papiers ou de titres de propriété.
(AFP/Stephan Heunis)
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