Migrants africains en Algérie : «recrudescence de déportations en plein désert»
La nouvelle vague d’arrestations a eu lieu les 11 et 12 mars 2018. La rafle a emporté plus de 280 personnes, dont 12 enfants. Les arrestations sont effectuées au faciès, sans qu’aucune procédure ne soit respectée. Aucune vérification des identités, ni autorisations de séjour en cours de validité, dénonce la FIDH.
«Abandonnés à la merci de groupes criminels»
Selon cette organisation de défense des droits de l’Homme, le centre de loisirs de Zeralda, une auberge de jeunesse située à une vingtaine de km d’Alger, a été transformée depuis quelques années en centre de rétention qui ne dit pas son nom. C’est là que sont détenus les migrants subsahariens arrêtés avant d’être transférés à Tamanrasset.
Les personnes arrêtées sont transportées sous la contrainte dans des bus sous escorte de la gendarmerie, puis abandonnées en plein désert dans la zone frontalière au sud du pays. Elles sont laissées sans ressources, vulnérables à tout type d’abus. Plusieurs centaines de personnes n’ont d’autres solutions que d’avancer à pied, et à la merci de groupes criminels, vers le Niger et le Mali.
«Des expulsions collectives devenues monnaie courante»
La FIDH dénonce ces opérations d’expulsions collectives devenues monnaie courante depuis plusieurs mois en Algérie. Sans aucun respect des droits fondamentaux des personnes.
Elle appelle les autorités algériennes à cesser immédiatement ces pratiques illégales, non conformes aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie.
La FIDH appelle le Comité des Nations Unies pour les droits des travailleurs migrants, ainsi que la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, à se saisir de cette question et à demander à l’Algérie de se conformer à ses obligations.
Ces vagues d’expulsions arbitraires de migrants en provenance de divers pays africains ont été également dénoncées par Human Rights Watch qui indique que certains d’entre eux ont dû marcher plusieurs heures dans le désert où ils ont été dépouillés par des groupes armés. HRW appelle Alger à traiter les migrants «avec respect et décence et à ne pas les exposer au risque de traitements inhumains».
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