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Maroc: le Boycott de Danone continue et son PDG descend à Casablanca

Le Boycott de Danone se poursuit au Maroc. Au point que le PDG du groupe, Emmanuel Faber, s’est déplacé à Casablanca, la capitale économique du pays, le 26 juin, pour venir écouter et tenter de comprendre les raisons du boycott. La crise est sérieuse et Danone perd beaucoup d’argent.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Faber, PDG du groupe Danone (AFP)

Le déplacement du PDG est à la hauteur de la crise que traverse Centrale Danone. Selon la Fédération interprofessionnelle du lait (Fimalait), citée par Le Reporter, le groupe a réduit sa collecte de lait d’un tiers au Maroc. Produits UHT et poudre de lait s’accumulent, boudés par les consommateurs. La décision impacte 120.000 éleveurs fournisseurs du géant laitier.

C’est désormais la principale usine du groupe, à El Jadida, qui est touchée. Dans un premier temps, elle n’a pas reconduit les missions en CDD, 886 au total. Dans un second, elle a demandé aux salariés de prendre leurs congés. Mais le boycott lancé le 20 avril s’est poursuivi. Et désormais, la direction de l’usine prévoit une réduction du temps de travail sur une période de soixante jours.
 
Il faut dire que les pertes s’accumulent. Elles pourraient atteindre, de l’aveu même du groupe, 13,5 millions d’euros au premier semestre. Selon le site Media 24, le groupe aurait vu sa part de marché passer de 46,7% le 20 avril, à 18,3% actuellement.


Dans le même article, Media 24 affirme que le principal concurrent Copag «a pris le relais depuis plus d’un mois en assurant l’approvisionnement du marché en quantités suffisantes». Il n’y aurait pas eu de conséquence sur la disponibilité du produit. Ce qui peut paraître surprenant. Media 24 avance des sources qui parlent d’utilisation de poudre de lait.
 
Emmanuel Faber, dans un message vidéo, prend bien soin de n’accuser personne et «de respecter totalement le choix de ceux qui ont décidé de ne plus acheter la marque».
 

 
Il a également rencontré des familles pour, dit-il, «entendre leurs attentes».




Une attente qui se situait au niveau des prix des produits Centrale Danone, jugés trop élevés pour des bourses marocaines. D’autres produits comme l’eau minérale ou les carburants ont été visés. La protestation des salariés du groupe, menacés dans leur emploi, ou des éleveurs n’y a rien fait. Danone souffre et son patron doit descendre dans l’arène.

Et, au-delà du boycott, d'enquêtes en reportages, c'est l'usage très sombre de la poudre de lait qui intéresse les médias. Un milieu aux méthodes peu réglementaires.

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