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Les conflits dans le nord-ouest de la Centrafrique nuisent au commerce de l’arachide
Publié le 12/01/2022 10:17
Temps de lecture : 1min
Dans l'Ouham-Pendé, la culture de l’arachide représente un débouché pour la population. Mais les combats entre rebelles et forces pro-gouvernementales freinent le développement de cette filière.
La culture et le commerce de l’arachide offrent une importante manne financière pour les Centrafricains. Mais le secteur de cette légumineuse est aujourd’hui en péril en raison des conflits – le pays est en proie à une guerre civile depuis 2013 – qui se sont intensifiés depuis la dernière élection présidentielle fin 2020.
Sept photos de Barbara Debout pour un reportage de l’AFP à Paouia, préfecture de l'Ouham-Pendé, illustrent ce propos.
Torréfier les arachides est une activité importante pour de nombreuses personnes à Paoua. Car dans la préfecture de l'Ouham-Pendé, à 500 kilomètres de la capitale Bangui, la majorité des habitants dépend pour survivre de la culture de cette légumineuse. (BARBARA DEBOUT / AFP)
Une fois la récolte faite, les femmes posent les graines dans des bassines, puis les jettent en l'air pour en retirer la fine pellicule rouge qui les entoure. En quelques heures, plusieurs sacs de cacahuètes sont remplis. (BARBARA DEBOUT / AFP)
Les attelages emmènent alors la production dans un espace sécurisé de stockage prêté par Oxfam, une ONG qui soutient la filière dans cette région. (BARBARA DEBOUT / AFP)
Devant le hangar de stockage, chacun des sacs est pesé. Leur poids varie entre 35 et 45 kilos. Dans la ville, ils sont vendus environ 10 000 francs CFA – autour de 15 euros –, bien loin des prix pratiqués à Bangui. "Dans la capitale, les prix tournent entre 20 000 et 30 000 francs CFA" pour un sac d'arachides décortiquées, affirme à l’AFP Jean-Paul Ndopaye, responsable des stocks d'arachides et président de l'Union des riziculteurs de Paoua et des producteurs locaux. (BARBARA DEBOUT / AFP)
Il est possible aussi malaxer la pâte d'arachide sur des planches en bois pour la transformer en huile, en pâte et en "kuli-kuli", des bâtonnets à haute teneur nutritive. Mais extraire de l'huile avec cette méthode est physiquement épuisant, cela peut prendre des heures. "Ce qui pose problème, c'est la transformation, c'est ce dans quoi il faut investir pour le bien-être de la population, mais pour l'instant les fonds manquent. (…) Il faut trouver du matériel moderne pour faciliter leur travail", déplore Mahoua Coulibaly, responsable local d’Oxfam. (BARBARA DEBOUT / AFP)
Mais aujourd’hui, l’un des principaux problèmes restent les attaques régulières des groupes armés, notamment celles des 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation), l’un des plus puissants de la région. Car depuis plusieurs mois, ces derniers, repoussés des grandes agglomérations, ont recours à des techniques de guérilla. Ils posent des engins explosifs le long des axes routiers pour retarder l'avancée des forces pro-gouvernementales. "Nous avons le stock, mais vendre à Bangui, c'est s'exposer aux coupeurs de route", déclare Jean-Paul Ndopaye. Ce qui empêche d'exporter la marchandise entassée dans les hangars. (BARBARA DEBOUT / AFP)
Célestine Inforo, une cultivatrice de 33 ans, ajoute : "Il y a trop de menaces et de vols. (…) On a dû vendre la production très vite et à bas prix." Et dans la banlieue de Paoua, la production dépasse largement la demande, ce qui entraîne une chute des prix. Ces prix bas touchent toute la filière de Paoua. Pour chaque sac rempli, une femme gagne à peine 250 francs CFA, moins de 40 centimes d'euro. Une situation dramatique dans une ville de quelque 47 000 habitants, alors que "80% de la population a une activité en lien avec l'arachide", déplore Noël Zingani, le chef du bureau Oxfam. (BARBARA DEBOUT / AFP)
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