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Le Kenya, une destination prisée pour les pêcheurs à la mouche
Publié le 15/09/2021 13:19
Mis à jour le 15/09/2021 13:42
Si la pêche récréative est encore parfois regardée avec méfiance par les Kényans, car considérée comme un vestige de l'ère coloniale, elle attire de plus en plus de passionnés.
Le Kenya voudrait développer la pêche récréative, une activité sportive qui engendre des milliards de dollars à travers le monde.
Le pays est aujourd’hui l’un des plus importants fournisseurs mondiaux de "mouches", ces appâts artisanaux plébiscités par les pêcheurs du monde entier.
12 photos de Luis Tato illustrent ce propos
La truite arc-en-ciel et la truite brune originaire des Etats-Unis ont été introduites dans de nombreuses rivières du Kenya par les colons britanniques au début du XXe siècle. Se développe alors une pêche récréative, la pêche à la mouche. (LUIS TATO / AFP)
Le Kenya est devenu au fil des décennies, une destination prisée des touristes. Si les poissons n'attirent pas encore autant que les grands félins des savanes, des passionnés viennent des quatre coins du monde pour aussi pratiquer la pêche dans les rivières et les lacs de montagne de la région de Mathioya. (LUIS TATO / AFP)
"Ici c'est le paradis. A deux heures de Nairobi, vous trouvez des rivières aux eaux cristallines, un village paisible, de la verdure... Les opportunités sont illimitées", déclare le propriétaire d’un complexe hôtelier surplombant la rivière Mathioya, qui descend du massif des Aberdare. "Imaginez passer la matinée (...) à pêcher et l'après-midi à faire des photos d'animaux sauvages. Où ailleurs pouvez-vous trouver ça ?", explique-t-il à l’AFP. (LUIS TATO / AFP)
Mais dans cette région qui a longtemps été un foyer de résistance aux Britanniques (en 1895, le pays est placé sous protectorat britannique avant de devenir une colonie en 1920, NDLR), "la pêche sportive est considérée comme un vestige de l'ère coloniale et faite pour les ‘mzung’ (les Blancs) pas pour les Africains", ajoute le propriétaire. Avant l'indépendance en 1963, et même encore après, de nombreux Kényans n’osaient pas se montrer avec une canne à pêche. (LUIS TATO / AFP)
Né dans un camp d'internement britannique, John Ngaii Moses est aujourd'hui guide de pêche. Mais si, comme ce professionnel qui aime raconter pouvoir "attacher une mouche de nuit sans lumière", un nombre croissant d'individus et d'entreprises s'intéressent à ce sport, ce sexagénaire fait figure d'exception dans un pays où la pêche récréative n'est pas encore très répandue. (LUIS TATO / AFP)
Les Kényans pêchent avant tout pour se nourrir. Quand ils voient les pêcheurs à la mouche remettre à l'eau les poissons qu'ils attrapent, entre autres pour éviter la surpêche, pour eux c’est "une folie". (LUIS TATO / AFP)
Mais "les temps changent", explique Musa Ibrahim, administrateur et membre depuis 20 ans du Kenya Fly Fishers’ Club (KFFC) créé en 1919, devenant ainsi le plus ancien club de pêche d'Afrique. Il ajoute : "En ce moment, nous avons beaucoup de Kényans indigènes qui pêchent. Je suis l'un d'entre eux." (LUIS TATO / AFP)
Par ailleurs, le KFFC travaille avec les écoles locales pour initier les enfants à la pêche à la mouche. Et il joue un rôle dans la conservation des cours d'eau kényans grâce au repeuplement des rivières avec des poissons, des truites notamment. D'autres programmes environnementaux sont également développés. (LUIS TATO / AFP)
Le Kenya était autrefois sillonné par 2 000 kilomètres de rivières préservées pour la pêche à la truite. Depuis, les secteurs de pêche ont été réduits en raison de la conversion rapide de terres pour des usages agricoles notamment, explique Musa Ibrahim. Pourtant aujourd’hui la pêche à la mouche, et les milliards de dollars de son économie, ne demande qu'à être développée au Kenya. "C'est à nous de transmettre cet héritage à la prochaine génération." (LUIS TATO / AFP)
Le pays joue également un rôle clé dans le domaine de la pêche sportive car il est l'un des plus grands fournisseurs de mouches de pêche avec un nombre croissant d'usines et de petits ateliers à travers le pays. Depuis plusieurs décennies, les appâts artificiels faits à la main sont si petits qu'ils tiennent sur le bout des doigts et imitent parfaitement les insectes dont se régalent truites, saumons et autres poissons de rivière. Ces créations délicates et élaborées sont devenues une véritable référence mondiale. (LUIS TATO / AFP)
Le secteur des appâts artisanaux "emploie beaucoup de gens", souligne John Nyapola, qui dirige l'entreprise Ojoo Fishing Flies Designers. Dans son atelier près de Nairobi, plumes de flamants roses, poils de lapin, diverses fourrures et tissus parsèment une table. Les commandes personnalisées viennent du Canada, d'Australie ou du Japon. "Woolly Bugger", "Copper John", "Irresistible Adams" et autres noms fantasques se succèdent dans le catalogue de l'atelier qui ne compte pas moins d'un millier de modèles. (LUIS TATO / AFP)
Si les données sont rares, certaines estimations suggèrent qu'une "mouche sur trois utilisée en Europe vient du Kenya". Des millions d'autres sont expédiées vers les Etats-Unis, le Canada et d'autres marchés de pêche majeurs comme la Norvège ou la Nouvelle-Zélande. (LUIS TATO / AFP)
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