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La santé des Africains se dégrade avec le réchauffement climatique, selon l'OMS

Plus de maladies et la faim qui s'installe sont les principaux risques auxquels sont exposées les populations africaines avec le changement climatique.

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Avec le réchauffement climatique, la sécheresse menace la production agricole sur le continent africain.  (RICHARD SEYMOUR / IMAGE SOURCE)

Les urgences sanitaires liées au climat sont en hausse dans la région Afrique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : 25% de plus entre 2011 et 2021 par rapport à la décennie précédente. En outre, elles représentent "plus de la moitié des événements de santé publique" enregistrés dans cette zone au cours des deux dernières décennies, selon l'agence onusienne, soit "56% des 2121" événements répertoriés entre 2001 et 2021. 

Plus de régions touchées par le paludisme

"En Afrique, les inondations fréquentes et les maladies hydriques et à transmission vectorielle aggravent les crises sanitaires. Bien que le continent contribue le moins au réchauffement climatique, il en subit toutes les conséquences", a déclaré la Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l'Afrique. Les maladies liées à l'eau et celles transmises par un vecteur – comme un moustique  comptent respectivement pour 40% et 28% de ces urgences. "Au Sénégal, par exemple, les conditions climatiques extrêmes ne seraient pas étrangères à l’épidémie de la dengue (maladie à transmission vectorielle, NDLR) qui a touché certaines régions du pays, il y a quelques semaines",  expliquait l'Agence de presse sénégalaise fin mars.

De même, "le changement climatique pourrait étendre l’éventail des zones à haut risque de paludisme, d’après un rapport du Centre mondial d’adaptation basé aux Pays-Bas", indique l'OMS. "Bien que la mortalité due au paludisme soit passée de 840 000 décès en 2000 à 602 000 en 2020, la maladie reste une menace sanitaire majeure sur le continent."

"Si le réchauffement climatique atteint 1,5 °C, résume le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la distribution et la transmission saisonnière des maladies à transmission vectorielle devraient augmenter, exposant des dizaines de millions de personnes supplémentaires, principalement en Afrique orientale et australe."

Production agricole en baisse et risque de famine 

Autres effets attendus du réchauffement climatique : la malnutrition et la faim "dues à des conditions météorologiques défavorables à la production agricole", souligne l'OMS. Selon un rapport du Centre mondial d’adaptation basé aux Pays-Bas, "78 millions de personnes supplémentaires (...) seront confrontées à la faim chronique en Afrique d’ici à 2050""La croissance agricole mondiale a ralenti en raison du changement climatique et l'Afrique est la région la plus touchée" avec une réduction de 34%, a confié début mars le Dr Christopher Trisos, responsable du chapitre consacré à l'Afrique dans le dernier rapport du GIEC, à Afrique Renouveau.

"Plusieurs pays d'Afrique devraient être confrontés à des risques qui se chevauchent, a-t-il poursuivi. Ils connaîtront une réduction de la production alimentaire des cultures et de la production halieutique, ainsi qu'une augmentation de la mortalité liée à la chaleur. La perte de productivité du travail liée à la chaleur et les inondations dues à l'élévation du niveau de la mer. C'est particulièrement le cas en Afrique de l'Ouest. Limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C devrait permettre de réduire considérablement les dommages causés aux économies, à la santé et aux écosystèmes africains."

Le nombre de catastrophes naturelles a aussi fortement augmenté depuis 2010, rappelle  l'OMS : 70% d'entre elles ont eu lieu entre 2017 et 2021. Les inondations, en tête, représentent 33% de ces aléas climatiques. A l'occasion de la Journée mondiale de la santé célébrée le 7 avril et sous le thème cette année Notre planète, notre santé, l'OMS appelle les gouvernements "à donner la priorité au bien-être humain dans toutes les décisions clés, d’arrêter les nouvelles prospections et subventions aux carburants fossiles, de taxer les pollueurs et de mettre en œuvre les directives de l’OMS sur la qualité de l’air."

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