Cet article date de plus de trois ans.

Immigration clandestine : les Algériens de plus en plus nombreux à tenter l'aventure

Les migrations clandestines des Algériens se multiplient et les drames se succèdent.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
A bord de l'"Aquarius", un bateau affrété par MSF pour porter assistance aux migrants en mer Méditerranée, le 22 juin 2018. (PAU BARRENA / AFP)

La migration clandestine des Algériens n'est pas nouvelle. On donne un nom à ces migrants, les "brûleurs", "harraga" en arabe. Faute de visas, ils tentent de "brûler" la frontière en traversant clandestinement la Méditerranée à bord d’embarcations légères. Mais ces derniers temps, cette migration prend de l'ampleur et les drames se succèdent.

Le week-end du 18 septembre dernier, 1 500 migrants algériens ont pu débarquer sur les plages espagnoles à bord de 80 embarcations. Mais quatre bateaux ont fait naufrage près des côtes provoquant la mort de 50 migrants, alors que d’autres sont encore portés disparus. Les bateaux venaient d’Oran, de Boumerdès et même d’Alger. A bord, il y avait des femmes et des enfants.

En novembre 2020, 85 jeunes Algériens ont été recensés par le Centre de recherche des personnes disparues (CIPIMD), une ONG espagnole. Ces jeunes ont perdu la vie en voulant traverser la Méditerranée, affirme l’ONG.

"Proportions inquiétantes"

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), la route migratoire algérienne "est actuellement la plus active, après celle des îles Canaries". Les principaux points de départ se situent dans les wilayas (préfectures) de Mostaganem, Oran ou Tlemcen. L’Organisation a enregistré au total 81 morts sur cette route et 425 personnes portées disparues.

"Le phénomène prend des proportions inquiétantes", assure le site internet TSA.  "Mercredi (29 septembre NDLR), le ministère de la Défense nationale a indiqué dans son bilan hebdomadaire que durant la semaine du 20 au 26 septembre, les garde-côtes algériens ont sauvé 357 individus qui étaient à bord d’embarcations de construction artisanale, contre 330 migrants la semaine précédente", explique TSA.

De son côté, le quotidien Liberté avance un autre chiffre, fourni par le service maritime de la Garde civile espagnole. "Ce mois est particulièrement favorable aux traversées clandestines, puisqu’on a enregistré, du 1er au 23 septembre, plus de 2 200 Algériens qui ont débarqué sur les côtes espagnoles à bord de 150 embarcations ou plus." Et il ne s’agit là que des clandestins secourus ou interceptés.

Les îles Baléares ont de leur côté accueilli 1 499 migrants cette année, un chiffre en constante augmentation depuis 2016.

Une femme enceinte accompagnée de ses cinq enfants sauvés par les garde-côtes espagnols, un jeune handicapé en fauteuil roulant secouru au large d’Alicante : le profil des "harragas" évolue et pour certains, cela illustre la crise profonde qui secoue le pays.
"Des médecins, des ingénieurs, des enseignants et même une femme enceinte et des footballeurs professionnels ! Pourquoi fuient-ils le pays ? Ce qui est sûr, c’est que cette péripétie est une convulsion d’un monde troublé, au bord de la crise de nerfs !"écrit El Watan.

Pour le dessinateur Dilem, c’est la jeunesse algérienne que le président Tebboune glisse sous le tapis. Un tapis bleu qui n’est autre que la mer Méditerranée !

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.