Ghana: le projet de la future cathédrale d’Accra déclenche des protestations
Si le Ghana est un pays très religieux où cohabitent églises, mosquées, temples animistes et prédicateurs de rue, c’est aussi un pays très pauvre.
Alors, quand l'architecte ghanéo-britannique David Adjaye a dévoilé en mars 2018 les plans pour la construction d’une monumentale cathédrale futuriste à Accra, des critiques n’ont pas tardé à se faire entendre. De nombreux Ghanéens ont dénoncé sur les réseaux sociaux des dépenses inutiles et moqué la folie des grandeurs de leurs dirigeants.
Le gouvernement a précisé qu’il avait offert gratuitement un terrain de six hectares à quelques pas du Parlement national pour pouvoir accueillir les 5.000 fidèles. Et insisté sur le fait qu'aucun financement public n'a été engagé pour ce projet, dans un pays où la laïcité est consacrée par la Constitution.
Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a expliqué avoir nommé un comité exécutif composé de 13 leaders religieux pour lever des fonds et gérer la construction de la nouvelle cathédrale. Mais pour l’instant, le coût définitif n’a pas été encore révélé.
Un centre de documentation religieuse et le premier musée africain de la Bible doivent être également bâtis au sein des jardins.
Un projet défendu
Dans une tribune récente publiée sur le New York Times, Chika Okeke-Agulu, professeur d'histoire de l'art à l'université américaine de Princeton a défendu ce projet, et déclaré que ce monument «va inspirer d'ambitieux projets architecturaux à travers le continent, en utilisant les talents des artistes africains émergents».
Architecte reconnu, David Adjaye a été fait chevalier en Grande-Bretagne, après avoir dessiné le Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine de Washington. Il a affirmé que c'était «un immense honneur d'avoir la possibilité de contribuer à quelque chose de cette ampleur» dans son pays d'origine.
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