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Covid-19 : Amnesty demande aux laboratoires de mettre à disposition des pays à faible revenu "50% des doses produites"

L'organisation monte au créneau pour dénoncer l'iniquité vaccinale alors que les Etats-Unis organisent un sommet sur la pandémie le 22 septembre 2021. 

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un flacon contenant le vaccin Pfizer à administrer aux personnes âgées de la maison de retraite SAVF Evanna Tehuis, le 19 mai 2021, avant une campagne de vaccination près de Klerksdorp, en Afrique du Sud. (MICHELE SPATARI / AFP)

C'est "un ultimatum" que l'organisation de défense des droits humains Amnesty International lance aux Etats et aux laboratoires qui fabriquent les vaccins contre le Covid-19. "Ce 22  septembre, nous sommes à 100 jours de la fin de l'année. Nous demandons aux Etats de redistribuer de toute urgence les centaines de millions de doses actuellement inutilisées aux pays à faible revenu (et) aux laboratoires, qui ont élaboré les vaccins, de veiller à ce qu’au moins 50% des doses produites aillent à ces pays", peut-on lire dans le communiqué de l'organisation.

Ce plaidoyer fait suite à un rapport intitulé Une double dose d’inégalité. Les laboratoires pharmaceutiques et la crise des vaccins contre le Covid-19. Il conclut que les laboratoires "AstraZeneca, BioNTech, Johnson & Johnson, Moderna, Novavax et Pfizer ont refusé de participer aux initiatives visant à accélérer l’approvisionnement mondial en vaccins" alors que "moins de 1% de la population est entièrement vaccinée dans les pays à faible revenu, contre 55% dans les pays riches". Sur le continent africain3,6% de la population avait bénéficié d'une vaccination complète au 16 septembre.

Haro sur "les manœuvres commerciales à l’avantage des pays riches" de Big Pharma

Amnesty réclame également que "deux milliards de doses de vaccin soient livrées aux pays à revenu faible ou intermédiaire inférieur d’ici à la fin de l’année 2021". De nombreux pays africains espèrent par exemple des livraisons. Selon le Bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Afrique, "le continent se retrouve face à un déficit de presque 500 millions de doses par rapport à l’objectif mondial fixé pour la fin de l’année, à savoir vacciner entièrement 40% de sa population". Ainsi, outre son rapport, Amnesty International lance une pétition afin "que soit atteint" cet objectif dans tous les pays les moins nantis. La campagne est notamment soutenue par l'OMS.

"Le blocage intentionnel des transferts de technologie par Big Pharma et ses manœuvres commerciales à l’avantage des pays riches ont créé une pénurie de vaccins hautement prévisible et extrêmement dévastatrice pour tant d’autres personnes", résume Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. L'appel de l'organisation intervient en marge du sommet virtuel sur la pandémie organisé le 22 septembre 2021 par le président américain Joe Biden. Il fait également écho à celui de Strive Masiyiwa, envoyé spécial de l'Union africaine (UA) pour l'acquisition de vaccins. Lors d'une conférence de presse au siège de l'OMS en Suisse, le 14 septembre, il soulignait que les fabricants de vaccins n'avaient "jamais donné un accès approprié" aux vaccins aux Etats africains.

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