«Ce n'est pas à la statue de Ain El Fouara d'aller au musée. C'est à ceux qui appellent à son déplacement d'y aller». Voici la réponse du ministre algérien de la Culture Azzedine Mihoubi à des députés islamistes, lors d’un débat à l’Assemblée, le 22 mars 2018. Les élus du FJD (Front pour la Justice et le développement) réclamaient l’envoi de l’œuvre «impudique» au musée.Casser ses seins que je ne saurais voirLa statue, représentant une femme nue, avait été défigurée par un homme qui l’avait attaquée au marteau et au burin en plein jour, suscitant l’émoi des habitants de la ville de Sétif (300 km à l’est d’Alger).Ce n’est pas la première fois qu’un individu s’en prend à l’œuvre du sculpteur français Francis de Saint-Vidal, réalisée en 1898 spécialement pour la ville de Sétif.Trois attaques en 20 ans La dame en pierre a été prise pour cible au moins trois fois durant ces vingt dernières années.En 1997, l’œuvre avait été quasiment détruite par l’explosion d’une bombe artisanale avant d’être reconstituée à l’identique. En 2006, «un forcené», âgé de 26 ans s’était attaqué à la statue à coups de marteau tout comme lors de la dernière agression perpétrée en décembre par «un individu atteint de troubles psychiatriques».C’est la première fois en revanche que des responsables politiques demandent ouvertement le déplacement de l’œuvre installée depuis 1899 et classée «propriété culturelle nationale depuis 1999» comme le souligne El Watan.Ils n’auront pas le dernier mot.