Afrique du Sud: MEERLicht, ou plus de lumière pour les étoiles
Au cœur du désert sud-africain du Karoo, où se trouve déjà une vingtaine d'autres coupoles, MeerLICHT, qui signifie «plus de lumière» en néerlandais, signe un mariage scientifique inédit entre optique et audition.
Si son miroir est de taille modeste (65 cm de diamètre), comparés aux huit mètres des télescopes installés à Hawaï ou au Chili, MeerLICHT possède un atout unique: il est connecté aux 64 paraboles du radiotélescope MeerKAT déployées à Carnarvon (ouest de l’Australie). Un radiotélescope est un équipement utilisé pour capter les ondes radioélectriques émises par les astres.
MeerKAT, relié à un réseau d'antennes disséminées dans l’arrière-pays australien, formera bientôt le plus puissant radiotélescope jamais assemblé, le Square Kilometer Array (SKA), lui-même équipé d'une parabole virtuelle d'un million de mètres carrés de surface. Le SKA doit être inauguré en juillet.
Ecouter et regarder le ciel
«Ce que nous allons faire, c'est écouter et regarder le ciel en même temps, ce qui est une idée complètement nouvelle en astronomie», a expliqué à l'AFP un des concepteurs du projet, Paul Groot, de l'université de Nimègue (Pays-Bas).
Ce nouveau télescope a été conçu pour étudier de larges portions du ciel avec une précision très fine. Il peut ainsi couvrir une surface équivalente à treize fois la pleine Lune et y repérer des détails d'une taille un million de fois inférieure à celle des plus petits objets visibles à l'œil nu.
Grâce à ces caractéristiques, il va concentrer son attention sur les phénomènes astrophysiques les plus insaisissables, comme les explosions de supernovæ, ces étoiles géantes qui meurent dans une immense déflagration, ou les sursauts de rayons gamma.
Les astronomes devaient compter largement sur la chance en espérant que plusieurs télescopes avaient fortuitement observé le même phénomène pour combiner leurs mesures... Avec ce nouveau dispositif, ils pourront systématiquement l'étudier sous plusieurs angles. Un grand pas en avant.
«Nous ne savons pas où ces explosions (d'étoiles) vont se produire. (…) Nous allons pouvoir en détecter avec MeerKAT (...) et immédiatement nous pourrons regarder l'image optique de ce qui s'est passé. Cela va nous aider à comprendre l'origine de ces explosions énigmatiques», explique Ben Stappers, de l'université britannique de Manchester.
Le télescope MeerLICHT a coûté environ 1 million d'euros.
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