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Seychelles : une petite île qui a de l'ambition

Pays réputé pour ses plages et ses paysages paradisiaques, les Seychelles ont su capitaliser sur un tourisme haut de gamme soucieux de la préservation de l'environnement. Elle ont également su tirer partie de leur position géographique pour créer une importante activité liée à la pêche au thon et sur la diversité de leur agriculture.
Article rédigé par Jean-Claude Rongeras
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des touristes embarquant sur un bateau à Victoria, le 5 mars 2012. (AFP/ALBERTO PIZZOLI)

La réputation de l’excellence environnementale des îles Seychelles vient d’être confortée par la revue Nature qui vient de classer ses eaux au quatrième rang mondial avec l’Allemagne, pour leur bonne santé. Parmi les autres atouts naturels : la faune et la flore, reconnues comme une richesse incomparable (avec la plage de granit rose d'Anse Source d'Argent à La Digue).

En conséquence, les autorités ont misé sur la protection du patrimoine, une architecture maitrisée et l’écotourisme.

Les activités industrielles liées à la pêche se développent
En 2004, la transition démocratique a permis à James Michel, l’actuel président, de miser sur un secteur en expansion : la pêche industrielle, qui représente la deuxième source de recettes dans le PIB. Le pays profite de sa zone économique exclusive de 1,4 million de km². Le port de la capitale, Victoria, dans l’île de Mahé, est devenu le premier centre de transbordement de thon dans l’Océan indien. Une usine de conserverie a notamment été créée. Pourtant, selon les scientifiques, la menace du changement climatique pourrait provoquer un réchauffement d’une partie des eaux baignant l’archipel, ce qui éloignerait les thoniers du pays.

Cette modernisation, complétée par la création d’une zone franche et d’un centre d’affaires s’est accompagné d’une plus grande participation des Seychelles à la politique régionale. Les autorités de Victoria ont rejoint la communauté internationale dans la lutte contre les pirates somaliens qui agissent sur les côtes depuis 2009, menaçant le tourisme et la pêche. Ils ont notamment créé un corps de garde-côtes et ont jugé une soixantaine de détenus.

Une femme, commandant de bord sur Air Seychelles

FranceSoir, le 18 février 21

S’ils redoutent une baisse du tourisme en raison de la crise, les Seychellois ont pourtant eu une croissance de 6,2% en 2010 et de 4% en 2011. Le chômage s’est élevé à 2,7% en 2010. Pas de raison donc de voir éclater des conflits sociaux. Surtout que les îliens ont une forte identité, s’expliquant par une société ouverte, résultat du brassage de la population noire (6.500 esclaves libérés en 1835) et des autres groupes ethniques. Un ciment naturel qu’a conforté la satisfaction des besoins sociaux, un héritage laissé par le régime marxiste de France-Albert René (1977-2004), avec un taux d’alphabétisation élevé (89%), permettant des formations satisfaisantes. Seule ombre au tableau, la dette qui s'élève à 200% du PIB.

Diversification économique
Spécialisées jusqu’il y a quelques dizaines d'années, dans la culture des épices (cannelle, vanille, girofle, coco), les îles Seychelles ne possèdait qu’une production artisanale pour les articles de la vie courante. Depuis, elles ont lancé une politique d’autosuffisance alimentaire, investissant dans des fermes agricoles et des centres de recherches dispensant des cours à la main d’oeuvre locale.

Les Seychellois ont ainsi pu réduire les importations de légumes européens. Pourtant s’ils ont réussi à acclimater de nouvelles espèces, ils ont aussi introduit l’agriculture intensive...Un virage à risque.

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