Près de Dakar, au Sénégal, l'entraînement des enfants jockeys commence chaque jour au lever du soleil. Babakar, 13 ans, est en première année de formation. "Quand je monte à cheval, je suis heureux, je pense mieux pouvoir réussir ma vie en devenant jockey plutôt qu’en allant à l’école. Un jour, je réussirai et j’aiderai mes parents", lance-t-il. Au Sénégal, un jockey gagne en moyenne deux fois le salaire d’un fonctionnaire. Les enfants reçoivent leur formation dans le haras Racing Club de Pape Seck. Ils sont sélectionnés à partir de dix ans et doivent peser moins de 40 kilos. Ils sont nourris et logés sur place. L’école est gratuite, mais c’est une vie à la dure. Les enfants se mesurent aux grandsSelon le propriétaire du haras, les Sénégalais suivent beaucoup les courses hippiques, notamment françaises. Et il ne manque pas de candidats : sur une promotion de 20, il a refusé une centaine de personnes. À l’hippodrome, Babakar s’apprête à prendre le départ pour la seconde fois seulement. Les enfants se mesurent aux adultes expérimentés. Malheureusement, Babakar n’a pas fait le poids cette fois-ci contre Mohamed Gadiaga, jockey professionnel de 30 ans, titré de multiples fois. "Aujourd’hui, c’est moi qui gagne, mais demain ça sera ton tour, tout le travail que j'abats pour être à la hauteur, tu dois le faire aussi, crois en toi, en ton métier, et tu y arriveras", confie le champion au jeune garçon. Chaque course façonne pour lui de nouveaux rêves de victoire.