Les blogueurs attaquent Abdoulaye Wade
Critiquant ceux qui ont indiqué que le vent de l'histoire n'atteignait l'Afrique, ils estiment qu'Abdoulaye Wade est aujourd'hui «un roi auto proclamé».
Politique présidentielle: succès et déception
L'un de ces blogueurs, Pape Ndiaye estime que le président a pu, lors d'une première phase, connaître des succès, comme la modernisation de la ville de Dakar (à coups de milliards) mais le peuple a déchanté car le président fait de nombreux «effets d'annonces, confondant parole et action». Le second mandat a surtout servi à placer son fils Karim Wade, à la tête d'entreprises importantes où «il a montré les limites de ses compétences», ajoute le même internaute.
Bilan: Abdoulaye Wade a conduit le Sénégal dans une impasse économique et social marquée par «une absence de vision à moyen et long terme», conclut-il.
La question de l'intégrité du président, revient souvent dans les discussions en ligne: «L'intégrité c'est avant tout le respect de la loi, garder une conscience morale. Pour l'obtenir, il faut contrôler son action. Une des solutions c'est la dépersonnalisation du pouvoir comme dans le système suisse», professe de son côté un autre blogueur.
Elections du 26 février 2012: les attentes des Sénégalais
Les cogitations du vieux lion
Pour l'heure, «à l'aide de constitutionnalistes honteux, falsificateurs et très rusés, le vieux lion est finalement candidat à sa propre succession», vitupère un autre.
Pourtant, le Gorgui (le vieux lion), âgé de 85 ans, qui se targue encore de "sentir la rue", a le nez qui se bouche. Après des émeutes en juin 2011, il a dû retirer le projet d'instaurer une élection d'un ticket président-vice-président à compter de 2012. Pour l'emporter dès le premier tour, ce duo n'avait qu'à recueillir au minimum seulement 25 % des suffrages, indique Anasthase.
Rewni New York explique que «le Palais de la République est devenu un laboratoire d'idées politiques», Abdoulaye Wade hésitant «entre sa volonté de partir pour préserver la paix au Sénégal et le désir de rester dans une tentative de se faire succéder par son fils et assurer la sécurité de sa bande de prédateurs». «Le choix est cornélien», ajoute-t-il.
La manne tchadienne
Durant ces années de pouvoir, le président du Sénégal a pu compter sur les largesses du Tchad, état riche de ses ressources pétrolières. Le 11 et 12 août 2011, «il est allé à l'investiture du président Idriss Déby», afin «de lui soutirer un maximum d'argent», dont il se sert pour arroser divers représentants de la société civile pour s'assurer de leur soutien lors de l'élection de février 2012.
Pour l'aider dans la campagne électorale, «il a mandaté le cabinet américain Mc Kenna Long & Aldridge», auquel il versera un minimum de 100.000 dollars pour sa prestation. L'accord avec le cabinet de lobbying relèverait «de la confusion des genres entre les intérêts du président Wade et ceux de la République du Sénégal».
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