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Sahara Occidental : pas d’incursion militaire marocaine, constate l’ONU

La mission de l’ONU au Sahara Occidental a tranché. Il n’y a pas eu de mouvements militaires suspects du Maroc au sud-ouest du Sahara Occidental. Le Front Polisario dénonce une «escalade systématique» du Maroc qui affirme pour sa part mener une opération de lutte contre la contrebande.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Des soldats marocains montent la garde le 8 janvier 2001 à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie au point de passage du mur de séparation avec le Sahara Occidental. (Photo AFP/Patrick Hertzog)

Le mouvement indépendantiste sahraoui avait dénoncé auprès de l’ONU une opération des forces de sécurité marocaines près de la Mauritanie, au-delà du mur de défense, une barrière de sable bâtie sur près de 2.500 kilomètres par Rabat dans le Sahara pour lutter contre le Polisario.
 
«Les forces marocaines ont mobilisé des unités militaires, en violation de la zone en question, soutenues par des unités mobiles de transport et de génie militaire, appuyées par une reconnaissance aérienne», précisait le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, dans une lettre adressée aux Nations Unies.
 
La mission onusienne au Sahara Occidental a déployé sur le terrain des moyens terrestres et aériens pour enquêter sur ces accusations, rapporte l'AFP. Son constat est sans équivoque. Il n’y a pas eu d’incursion militaire marocaine sur le territoire que se disputent Rabat et les indépendantistes du Front Polisario depuis 40 ans.
 
«La mission n’a pas détecté de présence militaire ou d’équipements militaires, mais seulement des véhicules civils passant le mur» de défense, constate la mission de l’ONU au Sahara Occidental (Minurso) qui a transmis les résultats préliminaires de son enquête au Front Polisario.
 
«Simple opération de lutte contre la contrebande»
Selon les autorités marocaines, il s’agissait en fait d’une opération de lutte contre la contrebande dans la région de Gargarate, proche de la Mauritanie. Rabat affirme que ses services de sécurité et de douane y ont évacué «trois points de rassemblement de carrosseries de voitures et de camions d’occasion» et saisi 600 véhicules.
 
La région de Gargarate dans le sud-ouest du Sahara Occidental est traditionnellement le théâtre de nombreux trafics vers l’Afrique de l’Ouest.
Selon le site du Huffpost Maroc, il s’agit d’une plaque tournante de toutes sortes de trafics. Les saisies de drogues y seraient même fréquentes.
 
Le nouveau secretaire général du Front Polisario et président de la République arabe saharouie démocratique Brahim Ghali, le 9 juillet 2016, dans le camp saharoui de Dkhla au sud de Tindouf.

Le Sahara, la question qui fâche
Ce nouveau différend entre Rabat et le Front Polisario intervient sur fond de tensions entre le Maroc et la Mauritanie autour du dossier du Sahara Occidental.
 
Selon le site Yabiladi, la Mauritanie aurait décidé de renforcer la sécurité à ses frontières avec le Maroc. Le président Mohamed Ould Abdelaziz «aurait donné l’ordre de redéployer des missiles à courte et moyenne portée du Sud vers le Nord, rapporte le site marocain. Une information qui n’a pas été confirmée de source officielle.
 
La rencontre entre le président mauritanien Mohamed Abdelaziz et un membre de la direction du Polisario M’hamed Khaddad, reçu le 12 août à Nouakchott, avait été considérée à Rabat comme un manque de neutralité des autorités mauritaniennes dans le dossier du Sahara Occidental.
 
Fin juin 2016, des rumeurs sur une éventuelle ouverture d’une représentation diplomatique de la Mauritanie auprès de la République arabe sahraouie démocratique à Tindouf n’avaient fait qu’envenimer les relations déjà tendues entre les deux pays, rappelle le site Yabiladi qui constate que Rabat et Nouakchott ne semblent pas déterminés à tourner la page. La Mauritanie n’a toujours pas d’ambassadeur à Rabat depuis 5 ans.

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