En RDC, un influent collectif lance un appel à la mobilisation contre la corruption
Des intellectuels catholiques proches du clergé réclament la transparence dans les affaires publiques.
Le Comité laïc de coordination (CLC), qui avait organisé des manifestations pacifiques début 2018 en RDC pour réclamer le départ de l’ex-président Joseph Kabila, se prépare à une nouvelle marche au nom de la lutte contre la corruption.
La fin de l’impunité
Si le mot d’ordre est maintenu, ce sera la première mobilisation dans le pays depuis l’arrivée à la tête de l’Etat, en janvier 2019, du nouveau président Félix Tshisekedi. Une "grande journée populaire de protestation" est prévue le 19 octobre 2019 à l’appel du Comité laïc de coordination. Le Collectif, qui scrute de près les affaires de corruption, dénonce la poursuite des scandales et réclame des sanctions. La démarche est soutenue par le lanceur d'alerte congolais réfugié en France, Jean-Jacques Lumumba. Ce dernier a lancé une plateforme anti-corruption à Kinshasa le 4 octobre 2019.
Un "détournement" qui ne passe pas
Cet avertissement de la société civile intervient après l'affaire dite "des 15 millions", le premier grand dossier de corruption présumée de l’ère Tshisekedi. Au lieu d'être versés au Trésor public, 15 millions de dollars d'argent public l'ont été sur un autre compte, selon une enquête de l'Inspection générale des Finances (IGF) publiée en juillet. Pour l’organisme, il s’agit simplement d'"une irrégularité". Ces 15 millions correspondent à une retenue de 15% prélevée sur une somme de 100 millions versée par l'Etat à sept compagnies pétrolières (dont Total) pour compenser le gel des prix à la pompe.
Un fléau qui mine le pays
Le président Tshisekedi, qui a fait de la lutte anti-corruption l'une de ses priorités, a réagi à cette affaire en expliquant qu’il s’agit de "rétrocommission". Apparemment, il n’a pas convaincu le collectif qui réclame des sanctions. Félix Tshisekedi, ancien opposant notoire, gouverne aujourdhui le pays en coalition avec celui qu'il combattait, l'ex-président Kabila, qui a gardé une vaste majorité au Parlement. Il a récemment affirmé qu'il voulait changer "les mentalités" contre la corruption, sans "règlement de comptes" et sans "fouiner" dans le passé des responsables encore aux commandes.
La corruption est un véritable fléau en République démocratique du Congo. Le pays occupe la 165e place sur les 180 que contient le classement de l'organisation Transparency International.
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