Récit de l'arrestation de Gbagbo en maillot de corps, après 11 ans de pouvoir
" Je souhaite qu'on arrête les armes et qu'on rentre dans la partie civile
de la crise, et qu'on conclue rapidement pour que le pays reprenne", a déclaré Laurent Gbagbo sur TCI, après cette folle journée en Côte d'Ivoire. Le pays revient de loin. Depuis l'annonce des résultats de l'élection présidentielle ivoirienne en décembre, l'Onu estime que les affrontements entre les partisans de Gbagbo et ceux de son adversaire Ouattara ont fait au moins 800 morts.
Quelques heures plus tôt, son arrestation était annoncée. Et les images d'un Gbagbo défait, en simple marcel, diffusées, sans son sur la chaîne TCI.
Entre les deux, l'arrestation proprement dite, dans la résidence du quartier de Cocody où s'était retranché Laurent Gbagbo depuis le 31 mars, date de l'entrée dans la capitale économique des forces pro-Ouattara.
"Ne me tuez pas !"
Selon un témoin interrogé par l'Agence France presse, les premiers mots de Gabgbo aux hommes venus le chercher dans son refuge furent : "Ne me tuez pas!"
_ Lui jusqu'alors était prêt à tout pour sauver sa peau. Un élément des Forces républicaines venu pour le cueillir a raconté à l'AFP que dans la cour de sa résidence ultra-protégée, il y avait "des mines un peu partout".
_ Une arrestation menée par les hommes de Ouattara, selon la France. Par les forces spéciales françaises, selon les pro-Gbagbo. Le ministère français de la Défense a pourtant démenti toute intervention de forces spéciales et précisé que la force Licorne n'était là qu'en "soutien aérien". Il n'empêche, les questions demeurent. [Lire Quel rôle pour la France dans l'arrestation de Gbagbo ?].
Les opérations militaires qui ont abouti à cette reddition ont commencé ce dimanche. Deux hélicoptères de l'Onuci et cinq de la force Licorne étaient entrés en action, détruisant plus d'une dizaine d'armes lourdes et de blindés des forces de Laurent Gbagbo. Une intervention qui a repris dès ce lundi matin, quand 250 soldats français appuyés par des Togolais de l'Onuci ont pris le contrôle du boulevard de France, situé à 1,5 kilomètre de la résidence de Laurent Gbagbo. Ils s'y trouvaient toujours, quand l'annonce de l'arrestation est tombée.
Laurent Gbagbo, 65 ans, son épouse Simone, et son fils Michel, se seraient rendus vers 13h00 locales. Avant d'être conduits à l'hôtel du Golf, devenu le siège du gouvernement Ouattara. C'est d'ailleurs là qu'ont été filmées les images diffusées sur TCI. Des gendarmes de l'Onuci y assurent leur sécurité, a précisé l'Onu.
L'annonce de ces arrestations a été accueillie par des scènes de liesse dans les rues d'Abidjan. Elle a aussi fait immédiatement le tour du Web [Lire la chronique L’arrestation de Gbagbo très commentée sur les réseaux sociaux].
_ "Le cauchemar est terminé" pour les Ivoiriens, a déclaré Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara. Il a aussi appelé au "ralliement" des forces restées fidèles à l'ex-président,
promettant qu'il n'y aurait pas de "chasse aux sorcières".
Cécile Quéguiner, avec agences
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