Zimbabwe: «L’armée prend le relais», selon la presse locale
L'entrée en scène de l'armée intervient en pleine crise ouverte entre Robert Mugabe, 93 ans, et le chef de l'armée après le limogeage la semaine dernière du vice-président Emmerson Mnangagwa, longtemps présenté comme son dauphin. Une crise qui traduirait la montée en puissance, dans la course à la succession de Grace Mugabe, épouse du chef de l’Etat et de 41 ans sa cadette.
«Il ne s'agit pas d'une tentative de renverser le gouvernement», a assuré dans la nuit du 14 au 15 novembre le général Sibusiso Moyo. «Dès que notre mission sera accomplie, nous nous attendons à ce que la situation retourne à la normale». «Nous assurons à la Nation que son Excellence le président (...) et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie», a-t-il également ajouté.
Des échanges de tirs nourris ont été entendus près de la résidence privée de Robert Mugabe dans la capitale Harare, a rapporté sous couvert d'anonymat à l'AFP un témoin, résident dans le quartier de Borrowdale.
Si dans l’ensemble, la presse en ligne se montre très prudente, certains sites d’information font état de l’avance de Grace Mugabe dans la course à la succession. «Après avoir abattu Mnangagwa, Grace Mugabe s’ouvre le chemin qui mène au sommet», analyse The Standard. Reste à savoir si cette dernière appartient aux «criminels» visés par l’armée.
D’autres, comme ZimDaily, sont très critiques vis-à-vis de la Première dame qui «ne (serait pas) qualifiée» pour succéder à son époux. La même source affirme que Grace n’a pas les diplômes qu’elle prétend posséder (elle aurait un «fake doctorate», un «faux doctorat»). Le fait que ZimDaily soit publié à la fois au Zimbabwe et au Royaume-Uni lui donne sans doute un peu plus de liberté de manœuvre dans un pays qui n’est pas forcément une démocratie exemplaire…
Comme le prouve cette caricature de la First Lady sur le même site...
Zimbabwe Independent, lui, revient en Une sur la situation politique dans le pays avec l’annonce d’une «nouvelle vague de purges» au sein du Zanu PF, le parti de Mugabe. Pas franchement le signe d’une situation politique sereine…
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