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Somalie : les responsables politiques s'accordent pour boucler les élections parlementaires

La fin du scrutin législatif ouvre la voie à une présidentielle que le pays attend depuis plusieurs mois. 

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed assiste, à la Villa Hargeisa à Mogadiscio le 1er mai 2021, à l'Assemblée spéciale pour l'abandon de la prolongation de deux ans de son mandat présidentiel et la demande d'une élection immédiate pour apaiser les récentes tensions politiques. (AFP)

25 février 2022 : c'est la date limite sur laquelle se sont finalement accordés les dirigeants somaliens pour parachever les élections parlementaires après des retards répétés qui ont généré une profonde crise politique dans ce pays instable de la Corne de l'Afrique. "L'élection en cours de la Chambre du peuple (chambre basse du Parlement fédéral) sera achevée entre le 15 janvier et le 25 février 2022", indique le 9 janvier 2022 un communiqué du gouvernement.

Selon le complexe système électoral somalien, les assemblées des cinq Etats du pays et des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président. Les élections pour la chambre haute sont terminées dans tous les Etats, à l'exception de Galmudug, et les votes ont commencé début novembre pour la chambre basse. 

L'accord, qui a été conclu à l'issue de plusieurs jours de discussions organisées par le Premier ministre Mohamed Hussein Roble avec les chefs des différents Etats somaliens, s'avère décisif pour la tenue d'une élection présidentielle. 

Les tensions sont désormais récurrentes entre le Premier ministre et le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, plus connu sous le surnom de Farmajo, notamment en ce qui concerne l'organisation des élections. Président depuis 2017, Farmajo a vu son mandat expirer le 8 février 2021 en ayant failli à organiser des élections. L'annonce mi-avril de la prolongation de ce mandat pour deux ans avait provoqué des affrontements armés à Mogadiscio.

Objectif : élire un Président 

Dans un geste d'apaisement, le chef de l'Etat avait chargé le Premier ministre d'organiser les élections. Mais dans les mois qui ont suivi, les accrochages entre les deux hommes ont perduré. Récemment encore, en décembre 2021, Farmajo a suspendu le Premier ministre qui a aussitôt accusé le président de "tentative de coup d'Etat" et défié son autorité, tandis que l'opposition appelait le président somalien à démissionner.

Au lendemain de l'annonce de l'accord, les Nations unies ont appelé tous les responsables politiques à tenir leur promesse. Sur Twitter, la mission de l'ONU en Somalie s'est dite ce 10 janvier "satisfaite" du consensus obtenu, mais a ajouté que "la priorité désormais est de mettre en application ces décisions afin d'obtenir un résultat crédible et largement accepté d'ici cette nouvelle échéance".

Les Nations unies ont également "encouragé les dirigeants politiques somaliens à maintenir l'esprit de coopération, à éviter les provocations qui risquent (d'alimenter) de nouveaux conflits ou tensions et à se concentrer sur l'exécution rapide d'un processus électoral crédible au bénéfice de tous les Somaliens."

De nombreux observateurs estiment que la crise au sommet de l'Etat et l'impasse électorale détournent l'attention de problèmes plus importants de la Somalie, comme l'insurrection jihadiste des shebab qui secoue le pays depuis 2007.

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