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Mali : pourquoi la situation est jugée «préoccupante» par l’ONU
Dans un rapport du Conseil de sécurité de l'ONU, rendu public le 3 octobre 2017, le Secrétaire général des Nations Unies dresse un sombre tableau de la situation au Mali. Antonio Guterres met en garde contre la recrudescence des violences et dénonce l’absence de progrès politiques.
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«Nous avons désormais de quoi protéger nos enfants», a annoncé le président Ibrahim Boubakar Keïta, le 3 octobre 2017, lors de la cérémonie officielle de la réception d’un nouvel arsenal militaire. Le Mali s’est doté de six avions de combat et de transports de troupes visant à renforcer les capacités opérationnelles de l’armée. Malgré la signature d’un accord de paix en 2015, le pays est toujours en proie à la violence.
Affrontements et attaques dans le Nord
Selon le rapport de l’ONU, les conditions de sécurité se sont nettement dégradées ces trois derniers mois. Dans le Nord, les affrontements ont repris entre les ex-rebelles touaregs et les groupes armés pro-gouvernementaux, signataires tous les deux de l’accord de paix. Dans le même temps, les attaques terroristes se sont poursuivies contre les forces internationales (Minusma et Barkhane). Elles ont doublé contre les Forces de défense et de sécurité maliennes.
Recrutement et prêches djihadistes dans le centre
L’insécurité ne concerne pas seulement le Nord, ancien fief djihadiste. Depuis l’intervention française en 2013, les extrémistes se sont dispersés et menacent aujourd’hui le centre du pays. En raison du vide étatique, les groupes extrémistes se sont recomposés et sévissent dans cette région.
Des campagnes de recrutement et des prêches djihadistes ont été organisés récemment à Mopti, comme le souligne RFI. Dans un rapport récent, l’organisation Human Rights Watch évoque des exécutions sommaires, la destruction d’écoles et le recrutement forcé d’enfants soldats.
Menaces sur les pays voisins
L’insécurité grandissante au Mali a d’importantes répercussions au niveau régional, notamment dans les zones frontalières du Niger et du Burkina Faso. Les deux pays continuent d’être visés par des attaques revendiquées par des groupes basés au Mali. «Je suis troublé par la dimension transfrontalière de l’insécurité au Mali et par la menace croissante que représentent les groupes terroristes pour les pays voisins», souligne dans son rapport le patron de l’ONU.
Que faut-il faire ?
Pour éviter que le Mali s’enfonce dans la violence, le Secrétaire général de l’ONU insiste sur l’application rapide de l’accord de paix signé en 2015 entre le gouvernement et une alliance de groupes armés touaregs. Les réformes et la décentralisation promises n’ont pas eu lieu et bloquent en quelque sorte le processus de désarmement.
Antonio Guterres appelle par ailleurs la communauté internationale à soutenir la mise en place d’une force régionale composée des cinq pays du Sahel pour lutter contre le terrorisme qui menace le Mali et toute la région.
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