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Libye: l’Italie annonce une nouvelle initiative pour «stabiliser» le pays

Fort du soutien de Donald Trump, qui l’a reçu à la Maison Blanche, le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a créé la surprise diplomatique. Il a annoncé son intention d’organiser une conférence impliquant toutes les personnes concernées en Méditerranée pour «stabiliser» la Libye. Une initiative qui prend à contre-pied les tentatives de l’ONU et la France pour sortir la Libye du chaos.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre italien Giuseppe Conte se serrent la main lors d'une réunion au bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 30 juillet 2018.  (SAUL LOEB/AFP)

En visite à Washington où il a été reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, le nouveau chef du gouvernement italien a fait irruption de manière inattendue dans la crise libyenne.
 
Giuseppe Conte veut organiser une conférence sur la Libye

Fort de l’hommage appuyé du président américain qui a loué son «travail formidable» et sa fermeté en matière de politique migratoire, Giuseppe Conte a annoncé une nouvelle initiative italienne.
 
«En accord avec le président Trump, je vais organiser une conférence sur la Libye», a-t-il annoncé à l’issue de son entrevue avec le chef de la Maison Blanche. Une conférence qui se tiendrait à l'automne pour explorer les moyens de stabiliser le pays, principal point de départ des migrants à destination de l'Europe et des côtes italiennes.

Il en a même profité pour pousser son avantage sur la scène européenne tant décriée par son hôte.«Nous voudrions aborder et discuter de toutes les questions relatives au peuple libyen, impliquant toutes les personnes concernées, les acteurs et protagonistes de l'ensemble de la Méditerranée », a-t-il ajouté comme pour signifier qu’il n’entendait pas faire cavalier seul.
 
Une initiative qui a l'aval du président américain
Pourtant, son initiative prend à contre-pied le travail accompli depuis des mois par l’ONU et la France pour tenter de sortir la Libye du chaos dans lequel elle s’enfonce.
 
«Nous allons discuter des aspects économiques mais aussi des aspects sociaux: la nécessité de protéger les droits civils, le problème de la procédure constitutionnelle sur la promulgation et l'adoption de lois afin de permettre à la Libye, particulièrement, d'avoir des élections démocratiques dans un contexte de stabilité essentielle», a-t-il poursuivi indiquant qu’il avait pour cela l’approbation du président américain.
 
En effet, Donald Trump qui n’hésite pas à jouer sur les divisions européennes estime, selon Conte, que l’Italie doit devenir «un point de référence en Europe et le principal interlocuteur sur les grandes question, en particulier celles liées à la Libye».
 
Un soutien qui devrait permettre à «ce professeur de droit sans expérience politique», comme le souligne la presse italienne, de se doter d'une stature internationale et de s’imposer comme un acteur influent face aux factions rivales qui s’affrontent en Libye, écrit l’agence Reuters.

Lune de miel entre Washington et Rome
Après l’échange d’amabilités entre les deux hommes lors du G7 début juin au Canada, Donald Trump trouvant «super» le premier ministre italien, la lune de miel se poursuit.
           
Outre la politique de fermeté aux frontières, Washington et Rome ont en effet en commun la volonté d’améliorer les relations avec la Russie. «L'Italie est favorable à un dialogue avec la Russie, mais l'Italie considère également que le dialogue entre les Etats-Unis et la Russie est fondamental», a déclaré habilement Giuseppe Conte.
 
Une seule fausse-note toutefois: pour le responsable italien, les sanctions contre Moscou ne devraient pas être «une fin en soi» tandis que pour Donald Trump, en dépit de sa «magnifique rencontre» avec Vladimir Poutine à Helsinki, elles restent maintenues en l’état.


 

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