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Le président Jacob Zuma négocie son départ contre une immunité judiciaire
Le président sud-africain discrédité par les scandales et les affaires de corruption s’accroche désespérément au pouvoir. Jacob Zuma a déjà survécu à 8 motions de défiance depuis son arrivée au pouvoir en 2009, mais désormais, ses jours sont comptés car Il est lâché par la nouvelle direction de l’ANC. Menacé de prison, Jacob Zuma négocierait son départ contre une immunité pour lui et sa famille.
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Le président Jacob Zuma et Cyril Ramaphosa, le nouveau patron de l'ANC, le parti au pouvoir, ont engagé officiellement des pourparlers «en vue de négocier la transition». Un langage diplomatique pour signifier que Jacob Zuma doit quitter le pouvoir.
Le 4 février 2018, les principaux responsables de l’ANC ont fait le déplacement chez Jacob Zuma à Pretoria pour le prier de partir. Ils auraient essuyé une fin de non-recevoir.
Jacob Zuma, menacé de poursuites judiciaires dans plusieurs affaires de corruption, «cherche à obtenir une immunité pour lui et plusieurs membres de sa famille», explique Robert Besseling, analyste pour le groupe EXX Africa.
«Hier soir, le Président Zuma et moi-même avons entamé des discussions directes sur la transition et les questions relatives à son poste de président de la République. Les discussions ont été constructives et ont jeté les bases d'une résolution rapide de la question dans l'intérêt du pays et de ses habitants.»
Last night, President Zuma and I began direct discussions on the transition and matters relating to his position as the President of the Republic. The discussions were constructive & lay the basis for a speedy resolution of the matter in the interests of the country & its people.
— President Cyril Ramaphosa (@CyrilRamaphosa) February 7, 2018
Pas d’immunité pour Zuma
Mais les voix s'élèvent déjà contre un tel accord éventuel. M.Zuma «n'est pas au-dessus des lois», a estimé le chef de l’Alliance démocratique, Mmusi Maimane. «Il terminera en prison, là où il devrait être depuis des années», a-t-il prédit. «Cyril Ramaphosa ne peut pas dénoncer la corruption et conclure un accord d'amnistie pour les corrompus.»
Le nouvel homme fort de l'ANC a réaffirmé le 8 février 2018 «qu’il n’y aura pas d’immunité». En janvier 2018, il avait déjà dit sur la BBC que le président Zuma ne bénéficierait d'«aucun passe-droit».
Impasse juridique
Compte tenu de la séparation des pouvoirs, M.Ramaphosa «ne peut pas donner des ordres à la justice», note Amanda Gouws, professeure de sciences politiques à l'université de Stellenbosch. Et «tant que Jacob Zuma sait qu'il sera poursuivi, il ne démissionnera pas. Donc, on se retrouve dans une impasse».
Le président a encore tous les pouvoirs et tous les leviers sur la justice et la police. «Il n'a aucune intégrité et aucune honte, je ne vois pas ce qui pourra le convaincre de démissionner», dit Amanda Gouws interrogée par l'AFP. «Selon la loi sud-africaine, personne n'a le pouvoir d’accorder l’immunité… De plus, si le président Zuma devait recevoir une quelconque immunité, cela provoquerait la colère d’une grande majorité des électeurs.»
Dans les mois qui viennent, le président Zuma pourrait avoir à répondre de 783 chefs d’inculpation pour fraude, racket et corruption. Il est notamment accusé d'avoir touché des pots-de-vin lors d'un contrat d'armement.
Nouvelle motion de défiance
«Les frasques du chef de l’Etat remplissent les journaux depuis des années, avec une richesse de détails et une absence de conséquences également vertigineuses. Tout y est passé: affaires de viol, de corruption à de multiples niveaux, détournements, le tout sur fond de pillages en règle des ressources publiques», écrit Jean-Philippe Rémy dans Le Monde. Notre confrère constate que malgré ces scandales, «Jacob Zuma, inoxydable et impavide, poursuit sa route, comme si rien n’avait de prise sur lui».
Si les négociations échouent avec le président Zuma, l'opposition pourrait présenter dès le 13 février une nouvelle motion de défiance. Celle-ci devrait rallier cette fois, une grande partie des voix du Parlement.
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