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La jeunesse du Burkina est très remontée contre Paris

La grenade lancée contre des militaires français au moment où Emmanuel Macron arrivait au Burkina est lourde de symboles. Le pays est certes menacé par le terrorisme, il n’est pas pour autant un allié inconditionnel de la France. Le contentieux est lourd entre la France et une partie de l’opinion burkinabè qui dénonce l’éternelle Françafrique, de la mort de Thomas Sankara au maintien du franc CFA.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Drapeaux français et burkinabè à Ouagadougou, le 27 novembre 2017. (Ludovic Marin/AFP)

Acte djihadiste ou nationaliste? On est en droit de se poser la question. Bien sûr, le Burkina n’est pas à l’abri d’une attaque terroriste. Le pays l’a encore vécu récemment. Le 13 août 2017, lorsqu’un commando tuait 18 personnes dans l’attaque d’un café à Ouagadougou.

Et il y a aussi un groupe terroriste, Ansarul Islam, qui opère dans le nord du pays. L’armée burkinabè aidée par la France ne parvient pas à l’éliminer. L’attaque à la grenade qui visait des soldats français et a blessé des civils fait peut-être partie de ce terrorisme.

Mais c’est peut-être aussi l’expression du rejet de la France par une partie de la population, notamment dans la jeunesse. D’ailleurs, l’armée française présente à Ouagadougou se fait particulièrement discrète. Il n’y a pas d’éléments de la force barkhane installés ici. Officiellement, il s’agit d’instructeurs auprès de l’armée burkinabè.

Toujours la Françafrique
«Des dirigeants français ont longtemps permis à des individus de s’éterniser au pouvoir, de faire de la prédation des ressources publiques et la patrimonialisation du pouvoir des modes de gestion de l’Etat. Tout cela, bien souvent avec la bénédiction des réseaux de la Françafrique», écrit le mouvement dans une lettre ouverte au président français.

Des manifestants brandissent des pancartes le 23 septembre 2015 à Ouagadougou. 
 (AFP/SIA KAMBOU)
 
Même la politique monétaire est un argument de défiance. Certes, le pays n’est pas le seul à se plaindre de la contrainte que représente le franc CFA, désormais aligné sur une monnaie forte, l’euro. Le nationalisme se niche également dans la monnaie. Plusieurs pays africains rêvent de frapper leur propre devise. Outre le prestige, cette monnaie serait un atout contre la concurrence internationale, et une garantie d’autonomie quant à la politique économique à mener.

Autant de reproches qui peuvent servir de terreau à un djihadisme de plus en plus actif dans le pays. 
 
 
 
 
 
 

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