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Le nouveau Premier ministre tunisien Hichem Mechichi a un mois pour former son équipe

Ministre de l'Intérieur du précédent gouvernement, il a été nommé le 25 juillet 2020 par le président tunisien Kaïs Saïed.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur Hichem Mechichi (à gauche) a été nommé le 25 juillet Premier ministre par le president tunisien Kaïs Saïed. Les deux hommes posent au palais de Carthage, à Tunis.  (STRINGER / TUNISIAN PRESIDENCY)

Le ministre tunisien de l'Intérieur Hichem Mechichi succède à Elyes Fakhfakh au poste de Premier ministre. Il a été désigné chef du futur gouvernement par le président Kaïs Saïed dans la soirée du samedi 25 juillet 2020. Hichem Mechichi doit former d'ici un mois son équipe dans un contexte politique tendu.

Elyes Fakhfakh, fragilisé par une affaire de conflit d'intérêts, a démissionné sous la pression du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, qui avait déposé une motion de défiance contre lui.

Juriste de formation, Hichem Mechichi, 46 ans, n'a pas été proposé par les partis politiques au pouvoir. Ministre de l'Intérieur dans le gouvernement sortant d'Elyes Fakhfakh, il était le premier conseiller du président Saïed, chargé des affaires juridiques.

Cet ancien chef de cabinet des ministères du Transport, des Affaires sociales et de la Santé aura un mois pour former son gouvernement. Il devra ensuite obtenir la confiance du Parlement à la majorité absolue d'ici à septembre. Faute de quoi, l'Assemblée sera dissoute et de nouvelles élections législatives auront lieu.

La Tunisie, où le dernier scrutin législatif s'est déroulé en octobre, aurait alors 90 jours pour organiser ce vote anticipé, soit avant fin 2020.

Dans une déclaration publiée par la présidence de la République, le nouveau Premier ministre a estimé que son nouveau poste représente une "grande responsabilité et un grand défi surtout dans les circonstances actuelles". Il a ainsi  promis de "travailler pour former un gouvernement qui répondra à toutes les attentes des Tunisiens".

Tension politique sur fond de crise économique

Le nouveau Premier ministre aura la difficile tâche de rassembler une majorité au sein d'un Parlement profondément fragmenté. Elue en octobre 2019, l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) est composée d'une myriade de partis, dont certains sont à couteaux tirés. C'est le cas notamment du Parti destourien libre (PDL) de l'anti-islamiste Abir Moussi (16 députés sur 217) et du parti Ennahdha, la première force au parlement (54 députés).

Selon l'agence de presse tunisienne TAP, Ennahdha a indiqué le 27 juillet qu'il "adopte une position 'positive' vis-à-vis de la désignation de Hichem Mechichi pour former le nouveau gouvernement". 

Le nouveau chef du gouvernement est aussi attendu sur le terrain économique. La Tunisie, qui a pris avec succès des mesures drastiques pour circonscrire l'épidémie de coronavirus, est frappée de plein fouet par les retombées économiques et sociales de la fermeture des frontières.

Des milliers d'emplois sont sur la sellette alors que la population est déjà exaspérée par le manque de perspectives dans un pays où le taux de chômage officiel dépasse les 30% dans certaines régions et parmi les jeunes.

Cependant, les analystes politiques estiment que le Premier ministre n'a pas de bagage économique à un moment où les bailleurs internationaux demandent à la Tunisie de faire des réformes douloureuses.

Dans un communiqué publié le vendredi 24 juillet, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme a estimé que les gouvernements successifs n'ont pas réussi à établir "une politique de développement capable de réduire le chômage, les déséquilibres régionaux, l'inflation financière et les déficits commerciaux".

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