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Guinée-Togo: premières réactions à la mise en examen de «l’ami» Bolloré
L'homme d'affaires français Vincent Bolloré a été mis en examen le 25 avril 2018 dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption dans l’obtention de concessions portuaires en Guinée et au Togo en 2009 et 2010. L’information suscite plus de réactions à Conakry qu’à Lomé.
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«Bolloré, l’ami personnel d’Alpha Condé, mis en examen pour corruption en Guinée», titre le site Guinée News qui met en avant l’amitié entre le chef de l’Etat et l’industriel français.
Une amitié revendiquée par le président guinéen : «C'est un ami, je privilégie les amis. Et alors ?» avait déclaré Alpha Condé au journal Le Monde en 2016 en soulignant que Bolloré «remplissait toutes les conditions» d’appel d’offres.
L’opposition guinéenne attaque
L’opposition guinéenne a une tout autre version des faits et réclame l’ouverture d’une enquête parlementaire sur l’ensemble des marchés publics attribués depuis l’arrivée au pouvoir du président Alpha Condé en 2010.
«Tous les marchés ont été donnés de gré à gré», assure Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Le deuxième parti d’opposition veut passer au crible tous les contrats signés.
L’ancien président du patronat guinéen aujourd’hui proche de l’opposition va dans le même sens. « Des proches de Bolloré m’avaient demandé à l’époque de les aider à avoir le port sans appel d’offres», a affirmé Mamadou Sylla dans une une interview au site Media Guinée et se dit prêt à témoigner.
Du côté du pouvoir, le ministre de la justice Cheikh Sako s’est engagé à collaborer avec la justice française sur la question de l’attribution de la concession du port de Conakry.
Silence assourdissant au Togo
Au Togo, la corruption présumée dans l’octroi de la concession du port de Lomé ne fait pas de vagues. C’est presque le silence général à l’exception de la réaction de Nathaniel Olympio. Interrogé par BBC Afrique, le président du Parti des togolais (opposition) a estimé que l’affaire était très grave pour le Togo. «Ce n’est pas surprenant que le nom du chef de l’Etat puisse être cité, l’opacité est ce qui caractérise la gouvernance au Togo».
Quant aux ténors de l’opposition, ils sont restés silencieux sur ce que le site La Nouvelle Tribune appelle «Bolloregate».
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